Tal Bruttman, historien spécialiste de la Shoah, était au micro d’Eva Soto à 8h35 ce jeudi matin sur Radio J. À l’occasion du 77ème anniversaire de la libération des camps d’Auschwitz, il est revenu sur la découverte des atrocités commises par les nazis par l’Armée rouge.
Le 27 janvier 1945, dans le froid hivernal polonais, l’Armée rouge entre dans le système concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau, au cœur de l’Europe. « Les troupes russes tombent sur une série d’usines et de sites car les camps qui formaient Auschwitz-Birkenau avaient tout d’industriel. Les soldats découvrent des camps presque vides avec quelques centaines de prisonniers moribonds, il ne comprennent pas ce qu’ils ont sous les yeux », a expliqué Tal Bruttman.
En 1944-1945, des dizaines de milliers de déportés meurent sur les routes lors de leur évacuation par les SS des zones bientôt aux mains des Alliés. « Dès que les Alliés arrivent les prisonniers des camps sont évacués. Lors de ces marches forcées les conditions climatiques sont innommables et elles se poursuivront jusqu'au printemps 1945. Les nazis voulaient conserver cette manœuvre servile pour poursuivre jusqu’au bout l’effort de guerre et peu importe s’ils meurent ou doivent être tués pour que les autres avancent plus vite. Dans l’esprit des allemands, ils ne fuient pas l’ennemi mais se replient pour mieux répliquer », a indiqué l’historien.
« À chaque évacuation, les nazis détruisaient toutes les archives du camp, par conséquent, il est très difficile d’établir combien sont morts pendant ces marches abominables, mais on estime que plus de 50% des prisonniers qui ont été transférés ne survivaient pas », a précisé Tal Bruttman.
Alexandra Senigou
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