Cette maladie articulaire généralement peu grave mais bien souvent handicapante concerne 10 millions de Français. C’est la première cause d’invalidité chez les adultes dans le monde et la deuxième cause de consultation en médecine générale chez nous, juste derrière les maladies cardio-vasculaires. Elle n’est pas une maladie du vieillissement puisque plus d’un tiers des malades peuvent en souffrir avant 40 ans. Nous recevons tous les jours des patients qui nous réclament LE médicament miraculeux qui supprimerait radicalement leurs douleurs, rendrait de la souplesse à leurs articulations et leur dos, empêcherait leurs doigts de se déformer. Nous ne disposons malheureusement pas de cette panacée dont nous rêvons tous contre cette maladie qui peut altérer considérablement la qualité de vie et la santé. La sédentarité qu’elle entraîne régulièrement augmente en outre de 50% le risque cardio-vasculaire.
Cette maladie est héréditaire. Une multitude de gênes semblent impliqués dans cette pathologie chronique finalement complexe mais il semble difficile de désigner ou de dégager LE responsable. L’environnement et le mode de vie interviennent également : les traumatismes de la pratique sportive sont fréquemment en cause (le cou des rugbymen, les genoux des footballeurs ou des skieurs, les doigts des handballeurs et volleyeurs). Le surpoids et l’obésité, en aggravant l’inflammation, jouent un rôle non négligeable sur l’atteinte d’une articulation portante comme le genou.
Bien évidemment une douleur mécanique, déclenchée par l’effort, avec typiquement une évolution par poussées où des épisodes douloureux alternent avec des périodes d’accalmie. A un stade plus avancé, les articulations peuvent gonfler, la mobilité articulaire se réduire, la douleur s’installer durablement.
En dehors des antalgiques qui calment la douleur et des anti-inflammatoires utiles lors des poussées, aucune molécule ne s’est imposée. Des études ont pourtant été conduites contre plusieurs cibles thérapeutiques de l’arthrose (principalement la dégradation du cartilage), elles n’ont pas abouti si bien les « petits moyens » restent d’un usage quotidien : l’application de chaud sur le dos, de froid sur une articulation, d’une ceinture contre une douleur lombaire, d’une orthèse pour un pouce arthrosique en poussée.
Aucun aliment ne possède véritablement une action anti-arthrosique. Mais une alimentation choisie, variée, équilibrée, anti-inflammatoire, associée à une activité physique modérée sont fort utiles puisque le rôle du surpoids est avéré.
Certains aliments, principalement des végétaux, possèdent cette réputation. Citons : algues, canneberge, cerise, chocolat noir, choucroute crue, colza (huile de), épices (curcuma, gingembre), fruits de mer, grenade, groseille, kiwi, légumineuses, noix, orange, pain, poire, poissons gras des mers froides, pomme, produits laitiers fermentés (kéfir), raisin, thé vert, viande maigre ou volaille à l’occasion…
Bien sûr des oligo-éléments et des plantes peuvent aider, le cuivre, le magnésium, le silicium, le soufre sont souvent prescrits et intéressants même s’ils ne constituent pas LA solution radicale. On peut y associer quelques plantes à visée anti-inflammatoire comme le cassis, le curcuma dont nous avons parlé récemment, l’harpagophytum, la prêle, le saule blanc.
Des étirements et un travail postural permettent de conserver plus longtemps la mobilité et la stabilité articulaire. Ces exercices, associés parfois à du yoga, de la gym douce, de l’ostéogym peuvent aider. Ils gagnent à être initiés par un professionnel de santé ou de coaching et adaptés à chaque patient.
En attendant la vie en rose et sans arthrose, contentons-nous des solutions non pharmacologiques qui ne doivent en aucun cas être négligées car elles constituent une aide simple, naturelle, efficace, non iatrogène qui améliore sensiblement de nombreux patients. Contentons-nous pour le moment d’améliorer à défaut de guérir, « C’est déjà ça » comme le chante le grand Souchon.
Docteur Serge Rafal
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