Jean-Yves Camus, politologue et spécialiste de l’extrême-droite, était au micro d’Eva Soto ce mercredi matin à 8h35 dans le Morning de Radio J. Il est revenu sur ces élus et membres du Rassemblement National qui décident de quitter Marine Le Pen pour se rallier au parti Reconquête d’Eric Zemmour.
Marine Le Pen trahie par son propre camp. Marion Maréchal a annoncé il y a quelques jours qu’elle ne soutiendrait pas sa tante pour rallier les rangs de l’ancien chroniqueur de CNews. Un changement de bord devenu tendance au Rassemblement National alors que plusieurs députés ont également choisi de rejoindre Reconquête. « Pour Marine Le Pen ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle mais pour beaucoup ce sont des députés européens qui ont peu d’influence. Ce qui est frappant c’est qu’à la base Marine Le Pen devait faire campagne contre Emmanuel Macron mais, contre toute attente, c’est contre Eric Zemmour qu’elle fait campagne et ça personne ne l’avait prédit. Marion Maréchal a quitté son siège de députée pour monter une entreprise mais très franchement ça ne décolle pas, elle a envie de revenir en politique mais ça ne promet rien de glorieux », a expliqué Jean-Yves Camus.
« Certains députés voient simplement en Zemmour l’opportunité d’être bien placé aux élections législatives pour obtenir un siège. D’autres voient plus loin et espèrent une union de la Droite mais on en parle depuis le quinquennat Sarkozy et ça n’a jamais été fait », a souligné le politologue.
Enfin, le spécialiste de l’extrême-droite est revenu sur la « dédiabolisation » engagée par le Rassemblement National. « Le 27 janvier dernier, à l’occasion de la journée de commémoration de la libération des camps d’Auschwitz, Marine Le Pen a écrit un communiqué qui est passé complètement inaperçu. Dans ce texte on peut lire les mots « Shoah », « plus grand crime de l’Humanité », « régime collaborateur ». On voit bien qu’elle veut se défaire de l’image qui lui colle à la peau. Idem sur le discours. Ce n’est pas Marine Le Pen qui explique que Pétain a sauvé les Juifs de France ou qui remet en cause l’innocence du capitaine Dreyfus ».
Alexandra Senigou
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