Alain Jacubowicz sur Radio J, à propos de son livre Vous étiez belles pour l’éternité : "Depuis tout ce temps, je voulais trouver la façon ultime de leur rendre hommage"

Alain Jacubowicz, avocat de la communauté juive au procès de Klaus Barbie et ancien président de la Licra, était au micro de Laurence Kahn ce vendredi matin à 8h35 dans le Morning de Radio J. 

Vous étiez belles pour l’éternité, un ouvrage co-signé par Alain Jacubowicz, et l’historien Stéphane Nivet est publié vendredi 4 février. Un livre qui témoigne du courage de ces nombreuses femmes qui sont venues parler devant la cour d’assises du Rhône lors du procès de Klaus Barbie. « J’ai vu leurs visages. Elle n’étaient pas en confrontation avec leurs bourreaux mais face à elles-mêmes, à leurs histoires, à leurs camarades qui ont été arrêtés, déportés, torturés à leurs côtés. Elle étaient face à leurs vies leurs familles, leurs enfants, petits-enfants auxquels elles n’avaient jamais parlé pour la plupart d’entre elles », a déclaré l’avocat avec émotion.

L’ouvrage est un mélange d’images et d’écrits. Il recèle un plein d’humanisme puisé parmi les témoignages de ces femmes si vaillantes pour contrecarrer au caractère bestial du génocide. « C’est parce qu’elles étaient femmes. Dans notre société judéo-chrétienne, l’atteinte à l’humanité est peut-être encore plus inhumaine quand elle touche les femmes, l’hygiène, la pudeur. On a touché du doigt ce qu’était le crime contre l’humanité. » 

Lors du procès du 11 mai 1987, une femme restait assise et silencieuse. Cette femme accompagnait son époux, assis sur le banc des parties civiles. Cette femme, c’était Beate Klarsfeld, militante allemande antinazie par ses actions coup de poing en collaboration avec son époux Serge Klarsfeld. C’est d’ailleurs elle qui préface Vous étiez belles pour l’éternité. « Il nous est apparu comme une évidence qu’il n’y avait qu’elle pour préfacer ce livre puisque nous n’en parlons pas à l’intérieur comme un de ces témoins. Mais ces témoins n’existent d’une certaine façon que grâce à elle. Ce procès, c’est le sien », a indiqué Alain Jacubowicz. Ces témoignages sont une réponse au négationnisme qui nie envers et contre tout la réalité du génocide des Juifs par les nazis. 

Arielle Willhelm