Ces manifestations musculaires surviennent souvent à la suite d’une sollicitation trop intense ou prolongée mais pas exclusivement, les courbatures font volontiers partie d’un épisode infectieux (Covid, grippe). Je dirai un mot des élongations et déchirures qui sont déjà des lésions musculaires soit un stade de plus.
Les courbatures se déclenchent quelques heures ou le lendemain d’un effort intense et inhabituel ou lors d’un épisode fébrile. Les muscles atteints sont douloureux, spontanément ou seulement sensibles à la pression, tendus à l’examen, aggravant ou empêchant le moindre mouvement dont la marche qu’on qualifie de « sur les œufs ».
Les crampes sont des contractions musculaires douloureuses et intenses, survenant après un gros effort physique pratiqué dans des conditions difficiles (chaleur caniculaire ou froid intense). La douleur peut disparaître en qqs secondes ou minutes après avoir effectué un petit mouvement d’élongation. Il peut toutefois subsister quelque temps une sensation désagréable, un point ou une zone douloureuse. Une crampe nocturne, parfois très intense, peut continuer à faire mal pendant 48h, en tétanisant le muscle.
Les contractures sont des contractions durables d’un ou de plusieurs muscles, apparues elles aussi à l’occasion d’un effort inhabituel et intense. La palpation du muscle est douloureuse et rend compte d’une tension comparable à celle ressentie après un choc. L’élongation est une forme plus grave, plus aiguë de contracture, quelques fibres musculaires peuvent être lésées. La déchirure musculaire ou claquage traduit, elle la rupture partielle d’un muscle. La douleur survient brutalement, violente, à type de coup de poignard. A un stade de plus, on peut observer une rupture musculaire qui associe douleur, gonflement, ecchymoses et impossibilité de tout appui.
Les crampes surviennent volontiers lors d’un raid sportif ou dans les prolongations d’un match de foot mais elles peuvent apparaître au repos, la nuit, chez des personnes en bonne santé ou atteintes d’un diabète, d’une IR, de troubles circulatoires, ou qui prennent certains médicaments (diurétiques, statines contre le cholestérol).
Bien sûr que non, la déshydratation intervient mais d’autres facteurs peuvent les favoriser : la météo (chaleur intense ou froid vif), le surentraînement, un manque d’échauffement, un faux mouvement, des chaussures mal adaptées, des chaussettes ou des lacets trop serrés comprimant les muscles.
Les courbatures disparaissent avec le repos ou la disparition de la fièvre, des étirements légers, l’application de chaleur ou un bain chaud, un peu de marche ou de vélo. Les crampes peuvent nécessiter une réhydratation et l’apport de minéraux (Cu, magnésium, potassium) qui participent à la contraction musculaire. Si les crampes s’installent, des médicaments sont parfois utiles ou indispensables pendant quelque temps.
Tout dépend de leur cause. Mais toujours un bon échauffement avant et des étirements après. Une bonne hydratation avant et pendant l’activité sportive, une eau bicarbonatée après (Badoit, Roxana, San Pellegrino, Vichy). Un en-cas avec des aliments riches en magnésium (céréales complètes, qqs carrés de chocolat, des oléagineux-amandes, noix-) avant ou après.
Des traitements locaux à base d’anti-inflammatoires, de salicylates (les vieux sportifs comme moi se souviennent avec nostalgie de l’Algipan° qui embaumait les vestiaires), de camphre, de menthol, de Baume du Tigre. Et parfois de traitements pharmacologiques doux (homéopathie-Arnica, Décramp, Sporténine-, oligothérapie (Granions ou Oligosols) ou plus puissants (myorelaxants, quinine, parfois des antinévralgiques).
Souvenez-vous qu’on ne connaît pas ses limites avant de les avoir atteintes et que c’est dans cet inconfort que l‘on devient plus fort. Crampes et courbatures font partie de cette recherche, permettent d’y parvenir et ne doivent en aucun cas constituer une excuse ou un obstacle. Elles demandent juste à être prévenues, traitées, dépassées.
Docteur Serge Rafal
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