Samuel Piquet, journaliste à Marianne, était ce jeudi matin au micro de Christophe Dard à 8h30 dans le Morning de Radio J. Il a présenté une enquête qu’il a réalisé et qui lève le tabou de l'antisémitisme à l’université.
Des victimes témoignent pour la première fois de ce fléau. Les faits sont là mais dans la plupart des cas, on ne s'en préoccupe pas ou trop peu au sein de ces établissements. À la lecture de cette enquête publiée dans Marianne la semaine passée, on découvre que les victimes ne parlent pas facilement après ce qu'elles ont subi. Une difficulté retrouvée au sein même des universités concernées lorsque l’on cherche à contacter des interlocuteurs et à avoir des explications sur des actes antisémites. « Tout est parti d’une enquête précédente que j’avais réalisé. Il y avait eu un cas grave d’antisémitisme à l’Université Paris XIII. Je me suis rendu compte que ce n’était pas un cas isolé et que cela touchait beaucoup d’universités. Il a été très difficile de rencontrer les victimes, il y a vraiment une chape de plomb sur ce sujet », a expliqué Samuel Piquet.
Samuel Piquet démarre cette enquête par ce qui s'est passé il y a un an, en février 2021, au sein de l'IEP de Strasbourg. Plusieurs étudiants avaient été suspendus avec sursis pour avoir entonné des chants nazis sur l'extermination des Juifs lors d'un week-end d'intégration mais aussi pour avoir convoquer le seul étudiant juif présent et lui exiger de confirmer sa judéité. Sauf que cela faisait plus d'un an que la victime s'était plainte de ces faits, qu'elle n'a pas été accompagnée pendant plusieurs mois et que ces étudiants qui étaient des récidivistes. « L’Université de Strasbourg a plaidé le confinement pour expliquer la longueur de la mise en route de l’enquête. Mais au moins ici la faculté avait réagi, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il y a dans toutes les facultés un référent racisme et antisémitisme mais on se rend compte qu’il sert de conscience au ministère de l'Enseignement supérieur. J’ai rencontré celui de l’université Paris XIII il m’a expliqué qu’il ne rencontrait pas les victimes. On peut se demander ce qui relève du coup de com’ et de la véritable lutte contre l’antisémitisme ? À quoi sert-il si il ne rencontre pas les victimes ? », a déclaré le journaliste à Marianne.
« Il n’y a pas de profil type de l’étudiant antisémite. Il faut rester vigilant et en parler. Les facultés peuvent être très marquées par l’islamisme, l’extrême-gauche, ou même certaines mouvances néo-nazies. C’est ce qui fait que ce sont des terrains très propices à l’antisémitisme », a indiqué Samuel Piquet.
Alexandra Senigou
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