Israël rappelle ses nationaux en Ukraine

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Israël rappelle ses nationaux en Ukraine
(Crédit : DR)

L'éventualité d'une opération russe en Ukraine devient plus sérieuse au fil des jours. Et avec elle l'inquiétude du gouvernement israélien pour ses ressortissants sur place. Dès la fin de la semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères avait émis un avertissement, recommandant aux Israéliens de ne pas se rendre en Ukraine et à ceux qui s'y trouvaient d'éviter les zones à risque. Pendant le Shabbat, alors que la tension continuait à grimper, Naftali Bennett et Yaïr Lapid tenaient des consultations avec les équipes du ministère des Affaires étrangères et décidaient de passer à la vitesse supérieure : appel aux ressortissants israéliens en Ukraine à quitter immédiatement le pays. Comparé à d'autres pays, Israël compte une communauté d'expatriés relativement importante en Ukraine, entre 10.000 et 15.000 personnes, dont beaucoup sont des binationaux et qui pour la plupart résident dans la région de Kiev. Plusieurs centaines de milliers de Juifs ukrainiens ont immigré en Israël depuis le début des années 90 et la dislocation de l'empire soviétique. Certains sont repartis en Ukraine, temporairement ou définitivement. Le phénomène est devenu plus important au cours des dix dernières années et concerne surtout des jeunes, qui  vont en Ukraine pour leurs études ou qui y exercent une activité professionnelle, avec des retours périodiques en Israël. Et ce qui rend leur décompte plus difficile pour les autorités israéliennes, c'est donc qu'il s'agit souvent de binationaux, qui détiennent toujours un passeport ukrainien.

Depuis quelques jours, le ministère israélien des Affaires étrangères communique massivement sur internet et sur les réseaux sociaux pour localiser ces ressortissants et leur demander de se faire connaitre et de préparer leur départ. Dimanche, environ 6.000 personnes avaient contacté les services consulaires au moins pour se signaler, ou pour demander un rapatriement. A ce stade, il s'agit encore de vols commerciaux réguliers et de l'ajout d'une dizaine de charters, soit au total un peu moins d'une quarantaine de vols prévus au cours de la semaine à destination de Tel Aviv. Dimanche, Naftali Bennett a exhorté les Israéliens à ne plus reporter leur décision.  "N'attendez pas d'arriver au point où vous voudrez rentrer mais où vous ne pourrez plus le faire" a déclaré le chef du gouvernement israélien. C'est ce seuil critique, que personne ne peut réellement dater, qui inquiète les responsables israéliens. Car si le trafic aérien est interrompu ou menacé, il faudra envisager d'autres moyens. Le ministre de la Défense Benny Gantz a d'ailleurs donné ordre à l'aviation de Tsahal de se préparer à un scénario d'évacuation. Ce qui pourrait se traduire par l'envoi d'appareils militaires de transport en Ukraine, si c'est encore possible, ou en Pologne si l'espace aérien ukrainien devient inaccessible ou trop dangereux.

Et il reste aussi la question des Juifs ukrainiens, qui, du point de vue d'Israël, deviennent une communauté menacée. Les contacts existent déjà, notamment par l'intermédiaire de l'Agence Juive. L'organisation n'a pas encore enregistré de hausse significative de demandes d'alyah, mais les choses pourraient évoluer rapidement si une invasion russe devait se concrétiser. Entre 40.000 et 200.000 citoyens ukrainiens sont éligibles à la loi du Retour. Même si le scénario d'une vague massive d'alyah semble peu probable, Israël prend en compte la possibilité d'avoir à porter secours et à accueillir des Juifs ukrainiens menacés par la guerre.

Pascale Zonszain

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