Alimentation et rhumatismes inflammatoires, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Alimentation et rhumatismes inflammatoires, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

L’action potentielle ou supposée de l’alimentation sur les maladies chroniques principalement rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, pelvispondylite rhumatismale autrefois dite spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique) est régulièrement évoquée dans notre presse professionnelle ou les médias. Beaucoup de conseils nutritionnels sont ainsi formulés pour améliorer les douleurs ou freiner l’évolution de la maladie, certains utiles, d’autres plus aléatoires, d’autres encore carrément fantaisistes et inefficaces. 

Premières mesures nutritionnelles à préconiser : initier et accompagner une perte de poids si elle est nécessaire puisque beaucoup d’études mettent en évidence une réduction des symptômes en particulier pour les articulations portantes que sont la hanche et surtout le genou.

Nous savons à présent que les cellules graisseuses ou adipocytes fabriquent des cytokines, ces molécules que nous avons appris à connaître ces 2 dernières années puisqu’elles font la gravité de ce qu’on appelle, l’orage cytokinique, de la 2ème phase de la Covid. Et que perdre du poids et donc de la graisse atténue par conséquent l’inflammation. 

L’alimentation constitue un moyen très simple de s’impliquer dans sa maladie. C’est pourquoi de nombreux patients s’engagent dans des expériences nutritionnelles diverses, dont bien sûr l’exclusion des laitages, du gluten, des produits animaux (la tendance est au vegan chez les + jeunes), du jeûne. Ceux qui s’estiment améliorés, peuvent d’ailleurs poursuivre ce régime. Nous n’avons pas à les décourager, juste veiller à ce qu’ils ne carencent pas leur alimentation ou commettent à leur insu, des erreurs préjudiciables : le calcium des laitages est indispensable à la santé de l’os, les protéines à la musculature des seniors, les aliments de substitution au « sans gluten » sont souvent plus salés et plus gras. Pour la Société française de rhumatologie, aucune étude ne prouve de façon indiscutable l’efficacité rhumatologique de ces régimes d’exclusion.

Je vous rappelle que le régime méditerranéen se caractérise par une consommation abondante de fruits et légumes, de céréales (surtout des pâtes), de légumineuses (fève, haricot, lentille, pois), d’herbes aromatiques, d’épices, d’huile d'olive et une consommation modérée de produits laitiers (laits fermentés, yaourts, fromages de brebis (féta) ou de chèvre), d’œufs, de vin, de poisson et de viande (réservée aux grandes occasions, aux repas de fête). La diète méditerranéenne améliorerait la raideur matinale, réduirait les gonflements et par conséquent les douleurs. A défaut, une supplémentation en om-3, autour de 2 grammes par jour, ferait également l’affaire. 

Vitamines et oligo-éléments ? Certains se sentent mieux avec les antioxydants (vitamines A, C et E, sélénium, zinc) dont je parle régulièrement. Ils sont à prendre de façon plutôt discontinue, par cures de 2-3 semaines par trimestre. Je rajouterais également la vitamine D pendant la saison froide, le cuivre et bien sûr le magnésium.

Sacha Guitry écrivait : « Le rhumatisme protège de la tuberculose, je ne lui vois pas d’autre avantage ». Pour la tuberculose, je ne suis pas sûr, pour les avantages, il avait raison, vraiment aucun, tous les rhumatisants peuvent en témoigner. Alors essayons de les soulager par le moyen le plus simple à notre disposition actuellement, une bonne hygiène de vie dont fait évidemment partie intégrante une alimentation variée et de qualité, type méditerranéenne.

https://youtu.be/-lkgNED2XBo

Docteur Serge Rafal

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