Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israël, était ce lundi matin au micro d’Ilana Ferhadian à 8h35 dans le Morning de Radio J. Il a fait le point sur la position d’Israël quant à l’escalade des tensions à la frontière russo-ukrainienne.
Depuis vendredi soir, les Etats-Unis ne cessent d’alerter sur la possibilité de voir la Russie lancer des hostilités avant la fin des Jeux olympiques. Des déclarations qui ont déclenché une série d’appels entre dirigeants ce week-end. Le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont poursuivi la « diplomatie » et la « dissuasion » face à la Russie, lors d’une conversation téléphonique d’environ 50 minutes ce dimanche. Dimanche, les responsables israéliens ont indiqué qu’ils souhaitaient évacuer leurs citoyens présents en Ukraine à « rentrer à la maison » tant qu’ils le peuvent encore. Le chef de la diplomatie israélienne Yair Lapid a quant à lui parlé d’une « fenêtre d’opportunité courte avant que la situation ne se complique ». « On ne prend pas de risques avec Poutine, il est imprévisible. Il vaut mieux le surestimer. Il est plus facile d’évacuer les 40 000 israéliens actuellement en Ukraine ainsi que la communauté juive locale maintenant. Si finalement, la Russie n’envahit pas l’Ukraine alors ce n’est pas grave on aura quelques milliers d’israéliens en plus », a expliqué Denis Charbit.
En Israël, on souhaite éviter d’entrer dans un conflit qui ne nous regarde pas. Israël ne souhaite pour l’instant pas prendre parti tiraillé entre son allié de toujours c’est à dire les États-Unis, et les bonnes relations qui ont été tissées avec la Russie. « En cas d’attaque russe, Israël n’aura d’autre choix que de condamner la remise en cause du statut quo même si elle a des intérêts à être en bons termes avec Poutine. Si il y a une guerre, Israël fera sans aucun doute le choix des États-Unis mais l’État Hébreu n’a pour l’instant pas le courage de prendre parti par prudence », a indiqué le professeur de sciences politiques.
Alexandra Senigou
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