Le procès dit des "faux Le Drian" débute mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Dans cette affaire rocambolesque, sept hommes sont jugés pour avoir escroqué plusieurs dizaines de millions d’euros en se faisant passer pour Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la défense, auprès de riches personnalités entre 2015 et 2016. Ils encourent dix ans de prison et un million d'euros d'amende.
Une arnaque rondement menée
Les prévenus avaient demandé à leurs interlocuteurs -personnalités, entreprises, ONG- d'aider la France à payer des rançons pour libérer des otages ou financer la lutte contre le terrorisme. Et ils ont même été jusqu'à utiliser des masques en silicone à l'effigie du ministre pour tromper leurs victimes contactées par liaison vidéo. Plus de 150 cibles ont été approchées, parmi lesquelles le président du Gabon Ali Bongo, le Sidaction, le PDG du groupe Lafarge ou encore l’archevêque de Paris. Trois victimes sont tombées dans le piège, dont le chef spirituel des musulmans chiites ismaéliens, Karim Aga Khan IV, qui a perdu 7,7 millions d’euros, et l’une des plus grandes fortunes turques, Inan Kirac, qui a vu s’évaporer 47,4 millions de dollars (45 millions d’euros au cours de l’époque).
L'histoire de Gilbert Chikli, soupçonné d'être le cerveau de l'affaire, a inspiré un film ("Je compte sur vous"). Il avait été condamné en 2015 à sept ans de prison par défaut pour avoir escroqué plusieurs grandes entreprises avec une technique similaire dite la "fraude du président". Chikli nie être derrière cette arnaque.
Gabriel Attal
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.