"La violence inouïe d’Abdel-Malik Petitjean sur le père Hamel", la chronique judiciaire de Michel Zerbib

France.

"La violence inouïe d’Abdel-Malik Petitjean sur le père Hamel", la chronique judiciaire de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

Au deuxième jour du procès de l’attentat du 26 juillet 2016 devant une cour d’assises spécialement composée de Paris, il été question de l’ hyper violence des deux terroristes de Daesh pour assassiner le père Hamel. La cour a entendu l’en quêteur de la sous-direction de l’antiterroriste (Sdat). Audience très difficile salle Voltaire qui est le siège célèbre de l’ancienne Cour d’assise : l’enquêteur de la Sdat va parler et raconter pour la première fois la scène de crime découverte par la police à l’intérieur de l’ Eglise de Saint Etienne du Rouvray ce jour de juillet 2016.

« Une statue représentant Notre-Dame de Fatima est tombée face contre terre. Il est constaté quelques traces rougeâtres … au sol, se trouve un homme âgé vêtu d’une robe et d’une étole ensanglantée »… La voix de l’enquêteur est empreinte d’émotion . Le corps du prêtre Jacques Hamel, 85 ans, gît au sol, au milieu du chœur de l’Eglise, son aube blanche ensanglantée . Il a été massacré au couteau par Abdel-Malik Petitjean , l’un des deux djihadistes – avec Adel Kermiche – à l’origine de l’attaque.

« Il s’agissait d’une violence inouïe de la part d’Abdel-Malik Petitjean dans la façon dont il a porté les coups sur le prêtre », révèle l’enquêteur de la Sdat répondant aux questions de la cour. « On peut parler de barbarie. On peut parler d’une véritable détermination à attenter à la vie de Jacques Hamel », précise t-il en citant le témoignage de Guy Coponet.

Ce paroissien octogénaire, avait été forcé par les assaillants à filmer la scène avec un téléphone portable, avant d’être lui-même poignardé.

On apprend que le prêtre, au sol, s’est défendu jusqu’au bout avec les pieds pour se protéger de l’attaque mais en vain. « Abdel-Malik Petitjean l’a massacré », a raconté aux enquêteurs Guy Coponet, qui témoignera d’ailleurs jeudi au procès.

Moment très dur bien sur mais juste avant le policier finit dit avec rage. « Au-delà de la symbolique de s’en prendre à un homme d’Eglise, on voit une grande lâcheté de s’en prendre à une personne âgée et qui au vu des résultats de l’autopsie ne porte pas de traces de signes de défense. »

Les photos du corps du prêtre montrent la réalité du crime dans ses détails les plus difficiles mais les plus clairs pour la cour. Alors sans état d’âme le président des assises fait défiler les clichés de l’identité judiciaire : « Photo 8 : photo du prêtre assassiné… » , « photo 12 : blessure au niveau du cou »… Le prêtre a bel et bien été égorgé. Avant même que le groupe Etat islamique ne revendique l’attentat, télécommandé depuis la Syrie par Rachid Kassim ils avaient obligé Guy Coponet à filmer l’égorgement du prêtre sur l’autel de son église avec un téléphone portable. Du nazislamisme assurément.

« On l’a, cette vidéo ? », interroge le président de la cour d’assises. Le policier explique que les deux terroristes ont pris soin de détruire le téléphone pour empêcher toute exploitation. Jamais cette terrifiante vidéo n’a pu être extraite du matériel broyé par Abdel-Malik Petitjean et Adel Kermiche. Jamais, non plus, elle n’a été diffusée par Rachid Kassim qui tenait alors une chaîne sur le réseau crypté Telegram sous le nom « Sabre de lumière ».

«Pourquoi avoir détruit cette vidéo ? », demande l’avocat Méhana Mouhou, qui représente Guy Coponet, il est aussi dans le procès du 13, le policier admet que ça reste un mystère : « Je n’ai pas d’explication. On ne peut être que dans l’hypothétique. Soit ils ont décidé d’agir autrement. Soit ils n’ont pas réussi à la transmettre. »

Autre hypothèse donnée par le parquet antiterroriste : dans la panique et malgré la menace de Kermiche, Guy Coponet n’aurait pas filmé l’atroce scène. Et c’est sans doute mieux ainsi pour le respect de la mémoire du corps supplicié du religieux catholique.

https://youtu.be/Qhacffwhvjc

Michel Zerbib

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