Les chercheurs de tous les pays occidentaux, confrontés à l’allongement de l’espérance de vie, donc à l’émergence des maladies neuro-dégénératives, travaillent à leur prévention, leur compréhension et leur prise en charge. Et la « révolution microbiote » dont nous parlions la semaine dernière dans Refoua avec le Dr William Berrebi, a permis d’avancer et d’envisager quelques pistes grâce à de simples mesures alimentaires.
James Parkinson est médecin, chirurgien, paléontologue et même militant politique britannique, très impliqué dans les luttes sociales. Il décrit en 1817 une maladie jusque-là méconnue qu’il nomme de façon explicite « paralysie agitante ». Le grand neurologue français Jean-Martin Charcot, surtout connu du grand public pour ses travaux sur l’hypnose et l’hystérie, lui donnera 60 ans plus tard le nom de maladie de Parkinson. C’était mon point histoire.
C’est la deuxième maladie neuro-dégénérative en France, loin derrière la maladie d'Alzheimer. Elle touche 150 000 personnes contre un peu plus d’un million pour la maladie d'Alzheimer, 2 fois plus souvent des messieurs que des dames. Mais le vieillissement de la population peut logiquement laisser imaginer que le nombre des parkinsoniens devrait dépasser nettement les 200 000 en 2030.
A l’évidence c'est une maladie du vieillissement puisque la maladie est présente chez 0,04% des 40-49 ans et qu’elle passe les 2% chez les plus de 80 ans.
Les symptômes sont de 3 types, plus ou moins intenses et variables d’une journée à l’autre, et même d’un moment à l’autre de la journée : - Un tremblement de repos qui touche préférentiellement les MS, disparaît avec les mouvements volontaires et pendant le sommeil ; - Une rigidité musculaire avec lenteur des mouvements (ou akinésie), des difficultés à initier la marche (ou « freezing »), une réduction de l’expression du visage et des mimiques, des troubles de l’équilibre ; - Un ralentissement cérébral avec des problèmes de mémoire, de reconnaissance des objets, de l’élocution (parole monotone), de l’écriture, de déglutition, Et dans la ½ des cas s’associe de l’anxiété, de la déprime ou de la dépression, des troubles du sommeil, une constipation parfois très précoce, attirant l’attention sur les liens probables ou possibles de cette maladie avec l’intestin.
Les causes restent relativement méconnues. Les spécialistes penchent pour son origine plurifactorielle (prédisposition héréditaire, environnement…) qui entraîne un déficit de la production de dopamine, le neurotransmetteur de la communication intercellulaire. Les traitements actuels visant d’ailleurs à rétablir sa production ou bloquer sa destruction.
En effet, il semblerait que le régime méditerranéen, dont nous parlons régulièrement, réduise l’apparition ou l’aggravation de la maladie de Parkinson. Et qu’à l’inverse, la malbouffe, la « junk-food », ait des effets délétères. Et les études, issues de la révolution microbiote, semblent indiquer que les prébiotiques, les fibres que nous avons évoquées récemment, et les probiotiques pourraient jouer sur la sécrétion de sérotonine, fabriquée rappelons-le à 95% dans l’intestin, et de la dopamine, et influer positivement sur les performances cérébrales et l’humeur.
Le café et aussi le thé auraient pour certains une action préventive… à confirmer. Et pour d’autres chercheurs, les protéines devraient plutôt être ingérées au dîner afin de permettre une meilleure absorption et tolérance de la lévodopa, l’acide aminé, précurseur de la dopamine.
Sonia Rykiel a lutté 15 ans contre cette maladie dont elle disait qu’elle avait un nom de scène, un nom de fleur mais qu’elle surnommait pourtant la P. de Parkinson. C’est vrai que cette maladie est très invalidante car le patient reste parfaitement conscient de son état. Alors en attendant un traitement radical qui ne saurait tarder, il est licite de proposer ces mesures alimentaires fort simples qui peuvent peut-être freiner, améliorer, stabiliser cette P. de maladie.
Docteur Serge Rafal
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