Le spécialiste du renseignement et de l'Europe de l'Est. Claude Monique était l'invité d'Eva Soto ce mardi matin à 8h35 dans le Morning de Radio J. Il est revenu sur la crise russo-ukrainienne. "Ce que veut Vladimir Poutine c'est être un partenaire 'respecté' du monde occidental. Il ne veut pas reconstituer l'Union Soviétique, ça je n'y crois pas une seconde, mais il veut s'assurer de la neutralité d'étrangers proches et en particulier de l'Ukraine. Ce qu'il ne veut pas c'est que des pays ayant été membres de l'Union Soviétique, proches de la Russie, ou ayant des frontières communes avec la Russie, puissent devenir des membres de l'OTAN, de l'UE, voir se déployer des troupes occidentales essentiellement américaines, c'est ça son principal problème. C'est à la fois un prétexte et une réalité, Vladimir Poutine entend protéger les minorités russes qu'il reste dans ces pays et notamment en Ukraine", a déclaré Claude Moniquet.
"Je vois que sur la préparation, sur les plans internes, je vois que la Russie, comme souvent, a quelques longueurs d'avance sur nous, que beaucoup de choses étaient prévues, devaient se réaliser. En realpolitik, on est à un tournant, la balle n'est plus tellement dans le camp de la Russie, la Russie a fait ce qu'elle voulait, je ne pense pas qu'il y ait actuellement de plan de la Russie pour aller jusqu'à Kiev car là les sanctions internationales seraient extrêmement dommageables pour Moscou, la balle est dans le camp de l'Ukraine, comment va t-elle réagir ?", a ajouté le spécialiste du renseignement.
A propos des sanctions de l'Occident, Claude Moniquet affirme : "Il y a beaucoup d'hypocrisie, je ne défend pas Vladimir Poutine mais quand les Américains envahissent l'Irak en 2003, quand on sépare le Kosovo de la Serbie en 1999-2000, quand on intervient en Libye même si c'était sous mandat de l'ONU, est-ce qu'on respecte le droit international ? Est-ce que le droit international n'est pas simplement un outil qui nous sert à nous opposer aux pays que l'on aime pas tellement, avec lesquels on a des relations difficiles, quand ils font quelque chose que l'on fait depuis plusieurs décennies", a lancé Claude Moniquet.
Gabriel Attal
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