L'historien militaire, Cédric Mas, était l'invité de Steve Nadjar dans le Grand Journal de Radio J ce jeudi après-midi. Le président de l'institut Action Résilience est revenu sur la guerre en Ukraine menée par la Russie. "Au delà des aspects du nombre et du matériel, l'élément clé c'est le moral : quel est camp dont le moral va craquer en premier ? Il y a des faiblesses des deux côtés : les troupes ukrainiennes sont peut-être très motivées mais leur pays est envahi, elles vont voir s'accumuler rapidement les drames humains. De l'autre côté, l'armée russe n'a pas le même niveau de moral et surtout la société en Russie paraît très fragile à ce niveau là. Il y a un certain nombre de contestations et un blackout de la propagande qui ne va pas tenir. On parle des morts mais il y a aussi des blessés, toutes ces informations vont remonter à la Russie un moment donné quelque soit le niveau de blocage de la propagande. En réalité, c'est une course contre la montre que les deux camps se livrent. Est-ce que le soutien international va arriver avant que le moral ukrainien craque et est-ce que de l'autre côté, Vladimir Poutine va pouvoir parvenir à atteindre ses objectifs (prise de la façade côtière maritime au sud de l'Ukraine, prise de Kiev, prise de certains gages territoriaux au sein des villes à l'est voire la menace des débouchés à l'ouest) avant que son moral voire son régime soient contestés de manière intérieur. Cette guerre a un mobile profond lié à la politique intérieure du régime de Poutine en Russie, c'est pour cela qu'il est engagé dans une fuite en avant, est-ce qu'il va chuter avant la ligne d'arrivée ou après ? C'est un autre sujet", a déclaré Cédric Mas.
Gabriel Attal
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