Depuis le début du mois, plusieurs attaques au couteau ont visé des civils et des membres des forces de l'ordre israéliens. Cela a commencé le 2 mars par un Israélien blessé dans une attaque au couteau dans le village palestinien de Hizmeh au nord de Jérusalem, et un second le lendemain. Le terroriste a d'ailleurs été appréhendé quelques heures plus tard. Dimanche et lundi, c'est en vieille ville de Jérusalem que des policiers ont été visés par des attaques à l'arme blanche. Au total quatre policiers ont été blessés et dans les deux cas, les terroristes ont été neutralisés. Lundi soir, deux gardes-frontière ont été légèrement blessés par une attaque à la voiture bélier, dans un village palestinien de Samarie.
En novembre et décembre derniers, plusieurs attaques terroristes à Jérusalem et en Judée Samarie avaient fait deux morts israéliens, puis le niveau de violence était redescendu. Ce qui préoccupe maintenant les responsables des services de sécurité, ce sont ces nouveaux signes d'une escalade qui pourrait s'accentuer. Et même s'il s'agit encore d'actions isolées, sans organisation, la motivation terroriste dépend aussi du calendrier. A la fin du mois, aura lieu la Journée de la terre, devenue l'occasion de manifestations dans le secteur arabe israélien mais aussi du côté palestinien. Le 2 avril, ce sera ensuite le début du mois de Ramadan, une période toujours sensible. C'est pendant le Ramadan l'an dernier, que la violence s'était déclenchée, d'abord à Jérusalem, puis dans d'autres villes à population mixte, jusqu'à déboucher sur la confrontation avec le Hamas au mois de mai.
Les foyers et les facteurs de tension sont donc connus et suivis de près. Le commandant de la police israélienne a déjà ordonné le déploiement de plusieurs dizaines de policiers supplémentaires en vieille ville de Jérusalem. La vigilance sera également renforcée aux points de passage entre les territoires et la capitale. Il s'agit à la fois de surveiller le terrain, mais aussi de prévenir les frictions. A Jérusalem, la tension est un peu retombée dans le quartier de Sheikh Jarrah, depuis que la Cour Suprême a décidé il y a quelques jours de suspendre l'ordonnance d'éviction de quatre familles palestiniennes, jusqu'à ce que le statut de leurs maisons soit définitivement tranché par le gouvernement. Au printemps dernier, ce sont les violences dans ce quartier de l'est de la capitale israélienne qui avaient déclenché une réaction en chaine, alimentée par le Hamas, jusqu'à l'explosion qui a conduit Tsahal à conduire son opération Gardien des Murailles contre l'organisation terroriste de Gaza.
Les facteurs positifs sont que depuis la guerre du mois de mai, la trêve conclue par l'intermédiaire de l'Egypte a donné lieu du côté d'Israël à une série de mesures humanitaires qui ont octroyé à la population de Gaza un allègement du bouclage sécuritaire, et des milliers de permis de travail en Israël pour des Palestiniens. Une amélioration que le Hamas, qui contrôle l'enclave côtière, n'aura pas envie de mettre en péril en relançant ouvertement l'escalade contre Israël. Et dans les territoires autonomes de Judée Samarie, le chef de l'Autorité Palestinienne poursuit bon gré, mal gré sa coopération sécuritaire avec Israël, qui lui sert aussi à contrer le Hamas. La situation reste donc sous contrôle, mais la vigilance reste de mise.
Pascale Zonszain
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