Prévenir les chutes chez les personnes âgées, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Prévenir les chutes chez les personnes âgées, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

C’est un sujet extrêmement important par sa fréquence et sa gravité. Chaque année en France, près de 400 000 chutes se produisent chez des personnes âgées : un tiers chez les 65-80 ans, la moitié chez les octogénaires et plus. Et beaucoup de ces chutes sont dramatiques, responsables de près de 12 000 décès : il s’agit d’ailleurs de la première cause de mort accidentelle. Et au-delà de l’appréhension et même du traumatisme psychologique que représente ensuite la peur de retomber, ces chutes ont également des conséquences physiques, économiques et sociales, avec une diminution de la qualité de vie et une perte d’autonomie, signant parfois la nécessité d’une entrée en institution.

Il faut impérativement rechercher pour chaque personne âgée des antécédents de chutes, l’existence de troubles cognitifs, de la vision, de l’audition ou du rythme cardiaque, la prise de plusieurs médicaments, courante à cet âge-là, favorisant les problèmes d’équilibre ou d’instabilité. Et attention en particulier aux psychotropes.

Un bilan médical s'impose bien sûr et souvent pluridisciplinaire avec un neurologue, un ORL, un OPH, un cardiologue, un rhumatologue, un gériatre.

Des mesures préventives évidemment. Elles concernent avant tout l’aménagement de l’habitat : - Le revêtement de sol (attention aux parquets et aux petits tapis glissants), - L’éclairage, - L’élimination d’obstacles éventuels (tables basses). Les équipements domotiques sont incontestablement intéressants non seulement pour prévenir les chutes mais aussi pour intervenir sans tarder quand elles se produisent.

Si l'activité physique et sportive est possible et sans risques, elle doit bien sûr être encouragée puisqu’elle réduit d’environ 30% la survenue des chutes. Je conseille volontiers aux seniors le Taï-Chi, cette activité physique très lente, qui symbolise, avec ses gestes stylisés et chorégraphiés, un combat à mains nues, contre des ennemis imaginaires. Il permet une meilleure maîtrise de soi, prévient les chutes, aide à canaliser les pensées parasites. Et surtout, il se pratique par tous… et partout, volontiers en groupe, ce qui lui octroie un bénéfice social appréciable.

« Plus dure sera la chute », ce film retraçait la carrière du boxeur Primo Carnera, champion du monde des poids lourds dans les années 30, décédé en 1967. Dans un contexte de vieillissement de la population, la prévention des chutes, de plus en plus dures précisément et sérieuses avec l’âge, constitue un enjeu majeur de santé publique, sur lequel j’ai éprouvé le besoin de revenir ce matin.

https://youtu.be/2wV1217cJiY

Docteur Serge Rafal

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