On reste dans le rythme de ce procès marathon avec des audiences toujours passionnantes. C’est une nouvelle phase du procès qui s’est ouverte hier . Une séquence qui nous approche d’un peu plus près encore de la nuit terrifiante du 13 novembre 2015. Puisqu’il est question, avec une nouvelle série d’interrogatoires d’accusés, des derniers mois des préparatifs des attentats. Le premier à devoir s’expliquer est l’accusé Ali El Haddad Asufi. Ce qu’on lui reproche dans ces préparatifs. Tout d’abord, un rôle d’intermédiaire pour trouver un appartement à Ibrahim El-Bakraoui. Les deux hommes se connaissent pour avoir été à l’école ensemble.
Puis un jour, Ibrahim El-Bakraoui "est en galère". "Il m'avait dit qu'il avait peur, que chez lui c'était surveillé", raconte l’accusé au sujet de l’ancien braqueur. Alors, Ali El Haddad Asufi pense à un autre copain d’école, qu’il vient de retrouver par hasard après des années. "Smaïl Ali El Haddad Asufi l’admet sans difficulté : "Oui, j'ai été à Amsterdam le 7 octobre et à Rotterdam le 28 octobre." "Et pour quelle raison ?" l’interroge le président. - Le 7 octobre, je ne me souviens pas. Je crois que j'ai été me balader comme souvent. Le 28 c'était Rotterdam donc c'était probablement pour des stupéfiants. "Dans ces conversations avec El Bakraoui, rappelle le président, il est question de Clio pour 2.200 euros. C'est quoi les Clio?"- c'est de la résine de cannabis - ça correspond à quelle quantité une Clio ? - un kilo - et donc c’est 2.200 euros le kilo? C'est pas très cher, relève encore le président. - ça, ça dépend de la qualité, monsieur le président.
Mais le parquet national antiterroriste demeure dubitatif. "Donc vous maintenez que cette soirée-là, vous n'avez pas eu de contacts relatifs à des armes ?" questionne le représentant du ministère public - "Ni cette soirée-là, ni aucune autre. Jamais de ma vie ! Je ne vais pas vendre des armes."
L’accusé propose son analyse: "Pour moi c'est clair. Tout le monde sait que je n'ai pas vendu d'armes. Parce que la juge (d’instruction belge) Panou avait besoin d'une réponse sur les armes et elle a décidé que c'était moi la réponse." Ce vendredi interrogatoire de Farid Kharkhach.
Michel Zerbib
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