Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israël, était ce lundi au micro d’Ilana Ferhadian à 8h35 dans le morning de Radio J. Il est revenu sur le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Knesset dimanche.
Un discours prononcé en visioconférence et qui n’a pas fait l’unanimité. Le président ukrainien a employé des mots forts qui ont choqué en évoquant un manque de positionnement d’Israël et une « solution finale » de la Russie contre l’Ukraine. « Volodymyr Zelensky a donné l’impression d’un homme aux abois, il a besoin de capter l’opinion internationale, c’est sa seule arme. Il est bien conscient que cette opinion peut être versatile. Depuis des semaines, l’Occident soutient l’Ukraine, mais cette guerre semble loin d’être terminée et qu’en sera t-il dans quelques semaines/mois ? Il a employé un ton un peu insolent, il a peur face à un Poutine qui ne plie pas », a déclaré Denis Charbit.
Volodymyr Zelensky a comparé la situation de l’Ukraine à celle des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Une analogie qui ne passe pas auprès des Israéliens. Plusieurs journaux taxent Zelensky de banalisation de la Shoah et même de négationnisme. Quant à la droite israélienne, beaucoup estiment le président ukrainien est allé trop loin dans sa comparaison avec la Shoah, surtout lorsqu’il a prononcé deux mots : « solution finale ». « Lorsque Vladimir Poutine a employé l’expression « dénazifier » l’Ukraine, les députés qui ont condamné Zelensky hier ne se sont pas offusqués. Cependant, je pense que Zelensky est allé trop loin, il a fait une erreur. Un homme politique n’est pas une historien, il n’a pas à faire ce genre de comparaison », a estimé le professeur de sciences politiques.
Alexandra Senigou
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