Alain Bauer, professeur de criminologie et responsable du pôle sécurité défense au Conservatoire National des Arts et Métiers, était au micro de Christophe Barbier ce mardi matin à 7h45 dans l'émission "Le Barbier du matin" sur Radio J. Il est revenu sur la stratégie de l’armée russe quant à la guerre en Ukraine.
Ce mardi marque le 27e jour de l'agression de l'Ukraine par la Russie. Kiev est de nouveau sous couvre-feu, alors que Zelensky s'est dit prêt à discuter du Donbass et de la Crimée avec Poutine. « Le but de guerre, c’était trois jours et le fruit tombe, les Russes sont des libérateurs accueillis avec des fleurs, on privatise la mer d’Azov. Pour l’instant c’est un enlisement qui se transforme en encerclement et en écrasement. Pour Poutine, il y a une victoire stratégique essentielle, Marioupol; une victoire symbolique, Kharkiv, Kharkov; et l’option bonus : Odessa. L’Alliance atlantique a récupéré le pacte de Varsovie. L’Ukraine, c’est le dernier enjeu, le plus important », a déclaré Alain Bauer.
Pour le responsable du pôle sécurité défense au Conservatoire National des Arts et Métiers, « Vladimir Poutine ne s’est jamais retiré de quoi que ce soit. Chaque centimètre pris est un centimètre qu’il fera tout pour conserver. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas assumé leur statut de garant de l’accord de dénucléarisation de l’Ukraine en 1994. C’est leur deuxième Afghanistan. Les buts de guerre ont provoqué trois événements inattendus : la création d’une nation ukrainienne y compris à l’Est, d’un héros churchillien, Zelensky, et le réveil de l’Europe ».
« Les Russes ont plus peur des Chinois que des Américains ; les Américains ont plus peur des Chinois que des Russes. Pourtant, les Chinois ont réussi ce coup formidable que les Russes et les Américains soient en situation de conflit », a indiqué Alain Bauer.
Alexandra Senigou
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