La bière, une boisson-plaisir à consommer pourtant avec modération

France.

La bière, une boisson-plaisir à consommer pourtant avec modération
(Crédit : DR)

Il s’agit d’une boisson qu’on retrouve déjà dans des textes datant de 4000 ans avant J-C. Elle est alors fabriquée à partir de galettes d’épeautre et d’orge, mises à tremper dans de l’eau, afin de déclencher la fermentation alcoolique. On y ajoute à l’époque du miel, de la cannelle, des épices pour la parfumer. Dans l’empire romain, c’est la boisson du pauvre, le vin étant lui celle des dieux. Elle s’étend géographiquement et devient emblématique des pays du Nord de l’Europe et de certaines régions comme l’Alsace qui se spécialisent dans sa production et la proposent à une population, qui la préfère à juste titre à l’eau non potable. Elle se répand définitivement partout dans le monde au XIXème siècle grâce au train, à la réfrigération et la pasteurisation.

A son débit, c’est une boisson qui contient de l’éthanol, il est donc difficile de répondre oui à cette question. Elle titre certes moins en alcool que le vin, mais se consomme en plus grandes quantités, ce qui du coup revient au même… en particulier pour le foie. Et une étude britannique récente, réalisée à partir d’IRM cérébrales de plus de 35 000 patients, montre que la consommation régulière de 2 pintes par jour (ou 2 verres de vin d’ailleurs) entraîne une atrophie de la matière grise cérébrale, c'est à dire un vieillissement prématuré du ciboulot d’une 10aine d’années. A son crédit, elle contient de nombreuses vitamines (B9), du calcium, du fer, du silicium, des fibres (bénéfiques contre le cancer du côlon) et des antioxydants (le xanthohumol qui contribue à l’amertume et à la saveur) qui inhiberaient les amines des cuissons de viande et réduiraient la survenue de certains cancers (celui de l’estomac). Certaines études anciennes évoquaient une diminution du risque d’AVC mais elles restent très discutées. Je me souviens d’une époque pas si lointaine où l’on affirmait le champagne ou le whisky bons pour le cœur. 

Une bouteille de 33 cl apporte en moyenne 130 calories (soit la moitié d’un éclair au café) et contient autant d’alcool qu’un verre de vin ou de spiritueux dont les tailles et donc les quantités ingérées sont différentes, nous l’avons dit : 25 cl d’une bière à 5°, un ballon de 12,5 cl de vin, un verre de 3 cl de whisky, de pastis, de vodka, doses std d’un bar, contiennent environ 10 g d’alcool. Et chaque verre fait monter l’alcoolémie de 0,25g en 30 minutes.

Les quantités à ne pas dépasser : 450 ml pour les hommes et 300 ml chez les dames d’après une étude financée par la fondation Melinda et Bill Gates et publiée dans le Lancet. Rappelons plus généralement qu’il est recommandé de ne pas consommer plus de 10 verres d’alcool standard par semaine, pas plus de 2 verres par jour et encore pas tous les jours.

Les bénéfices-santé de la bière sont inférieurs à ses risques sanitaires, on meurt toujours en bière. Mais ça reste une boisson-plaisir dont il ne faut donc pas totalement se priver. Nos amis rugbymen en savent quelque chose, eux qui ont fait de sa mousse le pilier de leur 3ème mi-temps.

https://youtu.be/7DBSQ26LzWs

Docteur Serge Rafal

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