Une phrase, à proprement parler historique semble bien avoir été noyée dans une actualité effroyable…
Ce jour-là, tandis que l’armée russe avançait dans les ruines de Mariopol, le président de la République française et le président de l’État d’Israël rendaient hommage aux enfants juifs assassinés dix ans plus tôt à Toulouse.
Et, pour la première fois dans notre histoire, un président, Emmanuel Macron, déclarait l’antisionisme ennemi de la République Française.
C’est une avancée considérable. Certes, il faut toujours des circonstances tragiques pour que les plus hautes autorités de la République prononcent les mots que les juifs attendent.
Ainsi le discours de Jacques Chirac, reconnaissant le rôle du gouvernement français dans l’organisation de l’extermination des juifs, fut-il prononcé devant les derniers survivants, lors de la commémoration de la grande rafle de juillet 1942.
Et il a fallu que Simone Veil nous quitte pour que le président Emmanuel Macron marque son entrée au Panthéon d’une magnifique évocation de ce qu’elle incarnait, rien moins que l’amour des juifs pour la France.
L’assassinat sur le sol de France de trois enfants juifs et d’un professeur, a donc amené, dix ans après, une condamnation sans appel de l’antisionisme, associé par le chef de l’État à l’antisémitisme, qui constitue, lui, depuis 1972, un délit passible de poursuites et de condamnations.
C’est une avancée considérable, car, si l’antisionisme est l’ennemi de la République, comme l’a déclaré Emmanuel Macron, il faut invalider toutes les décisions de collectivités et d’organismes publics soutenant d’une manière ou d’une autre les agissements antisionistes.
Sont ainsi hors la loi les municipalités qui ont élevé au rang de citoyen d’honneur un assassin condamné par la justice de l’État d’Israël.
Il faut aussi bloquer les subventions accordées par de nombreuses collectivités à des associations qui sous couvert de solidarité avec les Palestiniens mènent des campagnes de haine contre Israël et soutiennent le BDS.
Il convient également d’invalider les résolutions adoptées par des conseils municipaux qui, comme celui d’Ivry sur Seine, préconisent le boycott de produits israéliens, quand ils ne formulent pas le vœu, comme vient de le faire le conseil du XXème arrondissement de Paris, qu’Israël soit traité comme un état pratiquant l’apartheid.
Dans le même esprit, les représentants de la France dans les organismes internationaux, dont l’ONU et l’UNESCO, devraient désormais s’opposer à toute résolution antisioniste, comme celle qui dénie le caractère juif de Jérusalem.
Je ne doute pas un instant de la sincérité d’Emmanuel Macron quand il déclare que l’antisionisme est l’ennemi de la République. Ce n’est pas un propos tenu en privé, moins encore une posture adoptée par le candidat Macron, mais bien un discours, prononcé dans l’exercice de sa fonction par le président de la République, en présence d’Itzhak Herzog, sioniste engagé s’il en fut, et président de l’État d’Israël.
C’est donc bien la voix de la France qui condamne l’antisionisme.
Au même moment, les hommages rendus aux victimes par plusieurs candidats omettaient de mentionner la dimension antisioniste et islamiste du crime. Ainsi de Jean-Luc Mélenchon, qui rappelle un crime « antisémite », quant à l’opposé, Éric Zemmour condamne les crimes du Djihad, sans mentionner l’antisionisme et l’antisémitisme, pour ne pas perdre ses encombrants soutiens. Il est vrai qu’à ses yeux, on cesse d’être français lorsque l’on repose dans la terre d’Israël.
La condamnation officielle de l’antisionisme est un point d’appui pour s’opposer à sa pratique en France. Elle intervient à quelques semaines du 70ème anniversaire de la nuit des poètes assassinés, un crime d’État qui marqua la mutation de l’antisémitisme en antisionisme. Car c’est, sous l’accusation de sionisme que les poètes juifs de l’URSS furent assassinés, sur ordre de Staline, le 12 août 1952.
L’antisionisme est une idéologie criminelle, conçue par Staline pour assassiner des juifs, puis, reprise, dans le même but, par le terrorisme islamiste.
A compter du 20 mars 2022, l’antisionisme a donc été déclaré ennemi de la République Française.
C’est une bonne nouvelle.
Guy Konopnicki
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