Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l’Université de Tel Aviv, était au micro d’Ilana Ferhadian ce jeudi matin à 8h35 dans le Morning de Radio J. Il est notamment revenu sur l’attentat perpétré mardi à Beer Sheva.
Un attentat terroriste commis par un bédouin du Néguev, arabe israélien alors que la relation entre Israël et les Bédouins est de plus en plus tendue. « Le Negev est devenu un véritable Far West où l’État israélien a perdu tout pouvoir régalien. Ce terroriste avait des liens avec l’État Islamique et avait été condamné à de la prison. Mansour Abbas représente cette minorité arabe et a fermement condamné cet attentat », a indiqué Emmanuel Navon.
Emmanuel Navon a également réagi à la rencontre entre le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le Président égyptien Abd Al Fatah Sissi qui ont discuté avec Mohamed Ben Zayed, le Prince des Émirats Arabes Unis. « Ces trois piliers du Moyen-Orient forment un bloc contre l’Iran. Même si les iraniens obtiennent de Vienne un accord nucléaire qui leur est favorable, l’Iran fera face à une coalition forte et soudée. Sur le dossier du nucléaire iranien, l’administration Biden sait cet accord n’empêchera pas l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire, mais les Américains veulent montrer qu’ils ont tout essayé. Les États-Unis sont en train de réfléchir à l’après, quand l’Iran sera devenu un État du seuil », a expliqué le professeur de relations internationales.
Enfin, Emmanuel Navon est revenu sur la guerre en Ukraine et l’intervention de Volodymyr Zelensky devant la Knesset. Le Président ukrainien avait reproché à Israël son manque de positionnement dans le conflit avec la Russie, tout en saluant les efforts de médiation fournis par Naftali Bennett. « Le peuple ukrainien et son Président méritent toute notre admiration. Ils ne se battent pas que pour leur propre sécurité mais pour celle de tout le continent européen. Israël a une position particulière vis à vis de la Russie. L’État Hébreu a condamné l’agression russe en Ukraine, mais d’un autre côté, les dirigeants ne passent pas leur temps, comme beaucoup d’autres dirigeants du monde, à tweeter pour critiquer Poutine. C’est ce qui a permis à Israël de conserver de bonnes relations avec la Russie. Ce qui est sûr c’est que Poutine s’est trompé. Tant que les Russes ne se seront pas embourbés dans l’invasion, comme cela commence à être le cas, Poutine ne changera pas de direction », a-t-il déclaré.
Alexandra Senigou
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