Un nouveau front terroriste

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Un nouveau front terroriste
(Crédit : police israélienne)

Israël se retrouve aujourd'hui dans une situation qui rappelle celle de l'automne 2000. C’est-à-dire que ce ne sont pas les mêmes événements qui se répètent, mais plutôt la confrontation avec un phénomène inédit et que l'on ne sait pas encore comment combattre. A la fin des années 90, le postulat était que le conflit israélo-palestinien était en cours de règlement et qu'il ne fallait pas attiser les tensions. Seulement Yasser Arafat lui, avait une toute autre approche et le chef de l'Autorité Palestinienne avait mobilisé ses groupes armés contre Israël. Il aura fallu près de 18 mois et une longue série d'attentats meurtriers, pour que les dirigeants israéliens décident de passer de la défense à l'attaque et de lancer l'opération Rempart contre les organisations terroristes palestiniennes en Judée Samarie.

Vingt ans plus tard, Israël est dans une gestion du conflit. Le processus de paix est totalement gelé depuis 2014 et il s'agit de jongler entre des confrontations périodiques avec le Hamas à Gaza et de maintenir une coopération a minima avec l'Autorité Palestinienne, sur les plans économique et sécuritaire, en misant sur le maintien du régime de Mahmoud Abbas. Ce qui veut dire que les services de sécurité veillent à contenir les organisations terroristes, surveillent leurs efforts de réarmement et enrayent autant que possible leurs plans d'attaque.

Lors de la période que l'on avait surnommée "l'intifada des couteaux" entre 2015 et 2016, l'apparition des terroristes isolés avait conduit les services de sécurité israéliens à développer une technologie de veille des réseaux sociaux, pour localiser les candidats aux attentats et les intercepter avant qu'ils ne passent à l'acte. Ce système a fait ses preuves, mais dans le même temps, une nouvelle génération a appris à se méfier des réseaux sociaux et à réduire sa signature numérique, pour ne pas attirer l'attention. Ce qui rend évidemment le travail de prévention beaucoup plus difficile.

Et puis, il y a la dégradation dans le secteur arabe israélien. Entre la quantité d'armes en circulation et la radicalisation d'une certaine jeunesse attirée par des idéologies djihadistes, on a vu se former un mélange détonant, qui a produit les attentats de Beer Sheva et de Hadera, perpétrés au nom de Daech. Et on se retrouve quelque part entre les attaques planifiées et organisées des années 2000 et les actions individuelles des années 2015, qui ne sont pourtant ni des actes isolés ni des attentats émanant de cellules avec une chaine de commandement identifiable. De ce point de vue, les deux attentats perpétrés par des Arabes israéliens et celui de mardi commis par un Palestinien, répondent à ce même mode opératoire.

Tout cela pose aux responsables de la sécurité israélienne un nombre de nouveaux défis qu'il faut maintenant relever. Repenser totalement les techniques de surveillance et de renseignement pour anticiper sur des actions terroristes qui demandent très peu d'organisation en amont et donc laissent peu de traces. Mais cela va prendre du temps. Comme lors de la seconde intifada. Et en attendant, il faudra compter sur la défense physique : tant que l'on ne saura pas d'où viendront les attaques, on ne peut que protéger les cibles. Les renforts de soldats et de policiers ont commencé à se déployer pour rendre aux Israéliens un sentiment minimum de sécurité.

Pascale Zonszain

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