Nous avons tous pu constater qu’un schéma complet de vaccinations, s’il protégeait des formes graves avait une efficacité très relative sur l’infection proprement dite. C’est ainsi que des chiffres affolants du nombre des contaminations quotidiennes continuent d’être annoncés mais à présent dans une relative indifférence. Que n’aurait-dit et pris comme décisions il y a 2-3 mois avec 200 000 cas positifs par jour, pendant des jours ? Cette augmentation abyssale tient en partie au génie propre de ce virus avec un sous-variant particulièrement infectant, une levée probablement trop rapide des mesures de freinage dont celle du masque en intérieur (dans les commerces, les écoles, les entreprises) et de l’isolement bien laxe des cas-contacts.
Indéniablement le BA2 est plus contagieux, 40% de plus que le BA1 dont il a pris progressivement la place, pas seulement chez nous. D’après certaines estimations officielles, plus de 10 millions de personnes ont été infectées la semaine dernière dans le monde.
La protection diminue après 3 mois, raison pour laquelle a d’abord été conseillé un nouveau booster pour les octogénaires puis plus récemment pour les plus de 65 ans, à risques.
Une recontamination possible par Omicron est avérée. Selon le Syndicat des biologistes, elle peut se produire après environ 4 à 6 semaines. Celle-ci a lieu préférentiellement dans un environnement familial, les Ehpads et les établissements de soins. Les crèches représenteraient 10% des clusters, les entreprises 8%.
Les symptômes : principalement des maux de tête qui peuvent être intenses et durer quelques jours mais aussi une fatigue persistante, la gorge qui gratte, des sueurs nocturnes. Les Suédois ont identifié chez des sujets plutôt jeunes, une douleur à la déglutition ou odynophagie, liée à une inflammation sévère de la gorge.
Le surrisque de problèmes cardio-vasculaires après Covid augmenterait d’environ 50% et pourrait durer une année… mais nous n’avons évidemment pas un énorme recul. Une étude, réalisée aux USA sur plus de 150 000 vétérans, certains choisis sans antécédents cardio-vasculaires, donne des chiffres précis et impressionnants : + 52% de risques d’AVC, + 49% d’AIT, + 193% d’embolies pulmonaires, + 72% d’AC, + 63% d’IDM, + 84% de tachycardie sinusale (cœur régulier mais trop rapide). Ceci s’expliquerait par un phénomène d’inflammation dont on connaît bien le rôle délétère sur le cœur.
Les poumons et les reins peuvent également être affectés, ce qui justifie leur surveillance attentive et prolongée.
Surnommé Deltacron, le variant XD est recombinant, c'est à dire qu’il a à la fois des caractéristiques du delta et de l’Omicron. Quelques dizaines de cas ont été recensés pour le moment, il est « en cours d’évaluation » comme disent les autorités de santé. Les symptômes sont ceux de l’Omicron avec peu de pertes de goût et d’odorat.
Vous connaissez la formule utilisée à juste titre tout au long de la pandémie, « Nous apprenons en marchant ». Continuons donc du même pas et faisons confiance à la science. Malgré les critiques elle nous a beaucoup aidés face à cette épidémie d’un autre siècle.
Docteur Serge Rafal
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