La fuite de Salah Abdeslam après les attentats , son étrange soirée ! La chronique de Michel Zerbib

France.

La fuite de Salah Abdeslam après les attentats , son étrange soirée ! La chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

Moins d’émotion naturellement avec le retour des enquêteurs belges et français pour essayer de reconstituer l’emploi du temps d’Abdeslam après les attentats. Salah Abdeslam a passé encore 10 heures sur le sol français; qu’a-t-il fait ? Voulait il perpétrer un nouvel attentat ? Des questions abordées bien sur par la cour d’assises.

L’huissier de justice est allé chercher un officier de la brigade criminelle française, venu avec son ordinateur portable « pour diffuser une présentation », il se présente à la barre et décline son identité à la cour. Nous ne la dirons pas. Le policier nous parle du retour de Salah Abdeslam entre Paris et la Belgique, entre le 13 et le 14 novembre 2015. Son récit commence au moment où l’accusé a abandonné la Renault Clio, vers 22 h, place Albert Kahn dans le 18e arrondissement de Paris. Celle-ci a été retrouvée le matin du 17 novembre. L’enquêteur évoque l’activité téléphonique de l’accusé et la carte bleue utilisée notamment dans une station-service française.

Une fois le véhicule abandonné, on pense que Salah Abdeslam aurait pu prendre la ligne 4 du métro pour rejoindre le sud de la capitale, en passant par Montrouge, où il jettera sa ceinture explosive dans une poubelle d'un secteur pavillionaire, rue Chopin (on l’avait raconté). Pour finalement rejoindre Chatillon. Grâce à une puce achetée dans une boutique AfricaPhone, l’accusé avait appelé Mohamed Amri pour lui demander de venir le chercher. Amri lui avait répondu qu’il ne pouvait pas car « il travaillait tard » au Samu social de Bruxelles. Mais grâce à Amri, des contacts ont ensuite été établis avec Hamza Hatou. Des échanges par SMS et des appels entre les trois hommes sont détaillés par le policier, entre 22 h, le soir des attentats, et 5 h du matin le lendemain.

Avant qu’on vienne le chercher , Salah Abdeslam s’était donc retranché à Chatillon (Hauts-de-Seine). Peu après, 1h du matin, deux adolescents étaient allés manger leurs hamburger dans une cage d’escalier voisine. C’est là qu’ils avaient entendu un homme en train de téléphoner qui disait s’appeler « Abdel ». Il parlait français avec un accent belge. Les deux adolescents ont donc passer plus de deux heures et demie avec Salah Abdeslam . Le terroriste n’avait rien dévoilé de son rôle dans les attentats.
 
C’est la Volkswagen Golf de Mohamed Amri qui a servi à venir récupérer Salah Abdeslam. Le conducteur du véhicule avait quitté la Belgique dans la nuit, avec Hamza Hatou à son bord, raconte encore l’enquêteur. Le véhicule était arrivé vers Châtillon, allée Vauban, pour repartir dans la foulée en sens inverse, direction Bruxelles. Ce qui est fou , c’est que le 14 novembre 2015, le trio est contrôlé trois fois par les forces de l’ordre, dont une fois, vers 9h au péage d’Hordain (Nord), sur l’A2. Une pièce d’identité de Salah Abdeslam est même présentée aux policiers . Une photo de ce dernier faisant le plein avec Hamza Attou dans une station-service, une demi-heure plus tard, est diffusée à la cour. Un dernier contrôle est effectué à la frontière belge, vers 10h. En fait c’est là que la cavale de Salah Abdeslam, qui durera quatre mois, commence. Il sera arrêté le 18 mars 2016 par la police belge, dans la commune bruxelloise de Molenbeek.
N’oublions pas que la cellule franco-belge commettra les attentats de Bruxelles quatre jours après son interpellation.

La cour s’interroge d’abord en demandant pourquoi ne pas avoir conduit la Clio pour fuir ? L’enquêteur répond ensuite à l’assesseure Frédérique Aline. Il confirme que la Clio, qui a servi à déposer les terroristes du Stade de France, et abandonnée dans le XVIIIe arrondissement était en état de marche. Cette voiture aurait donc, techniquement, pu permettre à l’accusé pour regagner la Belgique par ses propres moyens. « Peut-être n’avait-il aucune intention de la récupérer, c'est comme s'il avait l'intention d'agir ailleurs », pense à haute voix le témoin, sans pouvoir en dire davantage. On pense que Salah Abdeslam a pu emprunter la ligne 4 du métro vêtu de son gilet explosif. C'est ce qu'a indiqué l'enquêteur à la cour. Une autre possibilité a été étudiée : l'accusé aurait pu prendre un taxi pour se déplacer. Alors l'accusé a-t-il improvisé « pour se sortir du pétrin ?», selon les mots de la défense. « Salah Abdeslam imagine plusieurs solutions pour ne pas rester où il est », répond le policier.

Vous commencez à les connaitre: Me Martin Vettes revient sur la chronologie des différentes attaques menées à Saint-Denis au stade de France, et dans Paris. Son autre avocate, Me Olivia Ronen remet en question les hypothèses échafaudées par les enquêteurs français pour tenter de reconstituer le parcours du membre des commandos au sein de la capitale. 

Pourquoi il n’est pas rentré directement en Belgique ? Le conseil de Salah Abdeslam rebondit sur une question précédemment posée par la cour. Elle évoque une panne du véhicule utilisé par le commando du stade de France et conduite par son client, lié à « un crash de la Clio». «Aucun contrôle technique n’a été effectué sur le véhicule », reconnaît le témoin. « Si la voiture est abandonnée sur un passage piéton, c’est peut-être qu’elle ne fonctionne pas bien », note Me Ronen.

C’est une sorte de plaidoirie côté défense . Les avocats tentent de prouver la théorie du renoncement de la part de Salah Abdeslam de commettre un attentat, « car celui-ci a abandonné un couteau de cuisine dans la Clio »

C’est au tour du policier belge d’expliquer comment s’est déroulée l’arrivée d’ Abdeslam à Bruxelles aidé par un certain nombres d’accusés (qui évoquent la peur d’Abdeslam) mais, nous en parlerons demain si vous le voulez bien !!!

https://youtu.be/X3--6qbfnF8

Michel Zerbib

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