Samy Ghozlan, président du Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme (BNCVA) était au micro d’Ilana Ferhadian ce mardi matin à 8h07 dans le Morning de Radio J. Il est notamment revenu sur la question du caractère antisémite présent ou non lors de l’agression contre Jeremy Cohen.
Jeremy Cohen, jeune homme de 31 ans et de confession juive, est décédé le 16 février dernier après avoir heurté un tramway de la ligne 1 à Bobigny. C’est suite à une agression des plus choquantes que le jeune homme s’est précipité sur les rames du tramway pour s’enfuir, se faisant ainsi violemment percuter. Mais est-ce que cette agression relève d’un acte antisémite ? C’est la question qui secoue depuis la diffusion d’images choquantes des faits. Samy Ghozlan, avocat de la famille Cohen, tente d’y répondre avec le peu d’éléments qui lui sont à portée de main. Très rapidement, la RATP conclue de cette affaire un accident de circulation. Trop rapidement d’ailleurs. Car la famille de la victime ne se laisse pas abattre et mène l’enquête. Distribution de flyers dans les boîtes aux lettres et dans le secteur où les faits se sont déroulés, tous les moyens sont bons pour découvrir la vérité. Des réponses sont obtenues, des témoignages, des vidéos, des images plus que choquantes. Parmi les affaires remises à la famille, un détail n’échappe pas : une kippa blanche, retrouvée tout près du corps. « La famille ne souhaitait pas que les vidéos soient diffusées, ni que l’on parle de l’aggravation du caractère antisémite du meurtre de leur frère. Aujourd’hui ils se ravisent ; ils sont persuadés que c’est antisémite », déclare Samy Ghozlan, affirmant qu’ils ne voulaient pas voir leur frère comme une énième victime de l’antisémitisme. « Avec (maître) Franck Serfati et le Bureau de Vigilance contre l’Antisémitisme nous allons contacter ce matin le préfet et le procureur de la République. Nous allons vérifier si le caractère antisémite de l’affaire est avéré ou pas, s’il y’a un indice qui peut le permettre », annonce l’avocat de la famille Cohen, prêt à défendre ce qui doit être défendu.
L’identité des agresseurs encore inconnue
Le profil des assaillants n’a pas encore été établi, mais selon Samy Ghozlan, cela ne va pas tarder. Certains indices sont relevés dans la vidéo, où l’on entend parler arabe par exemple, mais rien de bien concluant. « Dans ce quartier, il y’en a toujours un qui parle ; il suffit d’en trouver un pour réussir à identifier tous les autres », confie l’avocat, convaincu de ses propos.
Lundi, le président Emmanuel Macron a appelé la famille de la victime pour apporter son soutien en ces temps difficiles. Depuis des années maintenant, la communauté juive subit des attaques antisémites et il est légitime pour Samy Ghozlan que le chef d’Etat prenne position. « Hier (lundi) nous avons commémoré le cinquième anniversaire de l’assassinat de Sarah Halimi dont le caractère antisémite a été reconnu, mais dont l’auteur est resté en liberté, considéré comme inapte mentalement. »
Arielle Wilhelm
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.