Avant la catastrophe, la chronique de Guy Konopnicki

France.

Avant la catastrophe, la chronique de Guy Konopnicki
(Crédit : DR)

L’actualité se fait anxiogène, jusqu’à atteindre des sommets encore inexplorés… 

Le retrait de l’armée russe de Boutcha dévoile des crimes abominables et le révisionnisme est déjà à l’œuvre, quand Poutine ose accuser les victimes, quand Zemmour refuse les images qui attestent des exécutions sommaires, quand Marine Le Pen attend une commission d’enquête de l’ONU pour se prononcer… 

Au même moment, à Moura, au Mali, l’armée et les mercenaires de l’entreprise russe Wagner, également engagée en Ukraine, massacrent plus de deux cents civils suspects de nourrir les terroristes.

Au même moment, les attentats se multiplient en Israël, où la loi des séries ne doit rien au hasard et tout à la concurrence entre les terroristes, chaque organisation ne pouvant laisser aux autres le monopole des meurtres de juifs. Il n’est hélas pas certain que ce soit terminé.

Toujours au même moment, nous apprenons que la mort d’un jeune juif renversé par un tramway à Bobigny était la conséquence d’une agression, par une bande de voyous sur la voie publique, dont les enquêteurs cherchent à établir les causes. Et il n’est pas impossible qu’un même antisémitisme crapuleux soit la cause de la mort de Jérémie Cohen, comme de celles d’Ilan Halimi, de Mireille Knoll et de Sarah Halimi. Un antisémitisme plus difficile à caractériser que celui du terrorisme idéologiquement structuré, parce qu’il et porté par la lie de la société et n’a pas de cohérence apparente. 

Cette accumulation d’horreurs survient à la fin d’une campagne électorale et tout se passe comme si les rôles étaient si bien distribués que chacun peut jouer le sien… Si bien que nous sommes pris entre une extrême-droite qui totalise plus 30% des intentions de vote en affichant son indifférence devant les crimes de guerres, et le candidat d’une gauche radicale, qui n’a de cesse de faire passer les racailles pour d’innocentes victimes d’un prétendu racisme d’État et de se comporter en idiot utile de l’islamisme radical.

Madame Le Pen et Monsieur Mélenchon se disputent la seconde place, en se faisant de bonnes manières, sachant que les voix du troisième constituent une réserve pour le second.

Il n’est pas impossible d’imaginer Mélenchon passant dans moins d’une semaine de l’Union populaire au front populiste. La haine d’Emmanuel Macron étant le programme commun de l’extrême droite et de l’extrême gauche, tout devient possible.

Macron cosmopolite, pour l’extrême droite, Zemmour et Le Pen confondus, Macron Rothschild dans les rassemblements de Mélenchon…

Entendons-nous, la politique d’Emmanuel Macron ne m’enthousiasme guère. On y trouve des avancées et en même temps des reculs. 

Je ne lui donnerai pas un blanc-seing pour sa politique sociale, même si je pense, comme lui, les inégalités se réduisent par le plein emploi, le travail, et non par le recours systématique à l’assistanat, qui a pour effet pervers de pourrir les relations sociales. 

Mais cette élection a d’autres enjeux. Nous sommes entrés dans une crise des relations internationales, et cette crise est la plus dangereuse depuis la fin de la guerre froide.

Nous voici confrontés à un État puissant, la Russie, riche d’un formidable réservoir de matières premières, doté d’un arsenal terrifiant, nucléaire, chimique et biologique, et dirigé par un autocrate incontrôlable et sans le moindre scrupule.

Tous ceux qui, hier, clamaient leur admiration de Vladimir Poutine nous mettraient en danger si l’un d’entre eux ou l’une d’entre elle parvenait à la tête de la République Française. Il y a bien une bande des trois qu’il faut éliminer.

En dehors des populistes poutiniens et autres hurluberlus, chacun est libre de ses choix, même si aucun des candidats républicains de gauche comme de droite ne semble en mesure de peser sur l’élection.

Confronté à des situations exceptionnelles, au long de ce quinquennat, Emmanuel Macron a assumé ses responsabilités. Il a fallu répondre à la crise sanitaire par la vaccination et le soutien financier aux salariés et aux entreprises. La France ne s’en est pas mal sortie.

Il a fallu répondre, au nom de la France et de l’Europe à l’agression de l’Ukraine par la Russie de Poutine. Ce n’est qu’un commencement, et les adversaires de l’Europe sont disqualifiés pour mener ce combat, qui impose d’unir l’Europe de la démocratie et des Droits de l’homme contre la menace de l’impérialisme russe.

Le péril est trop grand pour se permettre un vote d’humeur dont les conséquences peuvent être dramatiques…

« Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat… »

Guy Konopnicki

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