Coalition Bennett : après la crise, quels scénarios ?

Israël.

Coalition Bennett : après la crise, quels scénarios ?
(Crédit : Twitter)

Dès son investiture il y a presque dix mois, le gouvernement israélien était donné pour condamné. Et pourtant, cette coalition hétéroclite de huit partis, allant de la droite nationaliste à la gauche progressiste en passant par un parti islamiste semblait prendre des forces à chacune de ses crises surmontées. A moins que ce ne soit le contraire et que chaque crise n'ait fait que l'affaiblir davantage. Avec le départ d'Idit Silman, la députée Yamina qui présidait la coalition à la Knesset, la majorité et l'opposition se retrouvent à égalité : 60-60. Pour la deuxième fois, c'est le parti de Naftali Bennett qui est touché, puisqu'il avait déjà subi le départ d'un de ses élus dès les premiers jours de la coalition. Et ça ne joue pas en faveur de la crédibilité politique du Premier ministre israélien qui ne parvient pas à tenir ses troupes. D'autant qu'Idit Silman avait été visée dès le début par l'opposition, avant et après l'investiture de la coalition. Le Likoud l'avait identifiée comme un maillon faible, et de surcroit manquant d'expérience politique. Lui confier la direction de la coalition au parlement n'était peut-être pas le choix le plus judicieux.

Maintenant, quelles sont les options ? Obtenir d'Idit Silman qu'elle revienne sur sa démission et rentre dans le rang semble hautement improbable. Si elle avait voulu un compromis, elle aurait commencé par négocier, ce qu'elle n'a pas fait. Donc, Naftali Bennett doit d'abord enrayer l'hémorragie. S'il perd encore un député, sa coalition devient minoritaire et s'il perd un élu de son parti, il aura même sur les bras un nouveau groupe hostile au parlement. Fonctionner avec 60 députés sur 120 va l'obliger à recalculer son itinéraire en permanence pour maintenir le soutien à son gouvernement et cela l'obligera à consacrer l'essentiel de son énergie politique à sa survie, au détriment de son programme.

D'autant que pendant ce temps, l'opposition va tout faire pour débaucher d'autres élus de la coalition. Si le Likoud peut compter sur 61 voix de majorité, il peut présenter un gouvernement alternatif, sans dissolution de la Knesset. Mais cela veut dire aussi que l'on revient un an en arrière. Quand Benyamin Netanyahou, pourtant arrivé avec le plus de députés aux législatives, n'avait pas réussi à former un bloc majoritaire de droite, et avait dû passer la main à Yaïr Lapid. Et c'est le leader centriste qui avait réussi à réunir des partis de droite, de gauche et le parti islamiste Ra'am, dont le dénominateur commun était leur opposition à Netanyahou. De plus, certains élus du Likoud se verraient bien à la tête du parti conservateur, ce qui permettrait aux élus de droite réticents, comme Gideon Saar d'envisager une union avec le Likoud si son leader actuel est débarqué. Sans oublier qu'un autre parti pourrait être à la tête de la coalition, par exemple Bleu Blanc avec Benny Gantz Premier ministre. Mais on n'en est pas encore là.

Et si aucun de ces scénarios ne fonctionne, il reste la dissolution. Dans ce cas, les Israéliens devront retourner aux urnes, dans un délai qui reste à déterminer. Et durant ce délai, ce sera Yaïr Lapid qui prendra la tête du gouvernement de transition. Selon ce qui a été prévu dans l'accord de coalition. Mais tout cela devra attendre la fin des vacances parlementaires et l'ouverture de la session d'été de la Knesset, le 8 mai. Et d'ici là, il peut encore se passer beaucoup de choses…

Pascale Zonszain

pzoom070422

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