Spéciale présidentielle 2022 : le rapport des deux finalistes au dossier justice, la chronique de Michel Zerbib

France.

Spéciale présidentielle 2022 : le rapport des deux finalistes au dossier justice, la chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

D’abord rappeler que c’est la même opposition qui existait en 2017 entre Emmanuel Macron sur cette question mais entre temps le premier (le président Macron) a un bilan dans le domaine. Un bilan mitigé mais conséquent sur la justice. Emmanuel Macron promettait une justice plus accessible, plus lisible et plus efficace. Son quinquennat a été marqué par l’aggravation de difficultés anciennes, débouchant sur une mobilisation inédite des professionnels, « épuisés » par la charge de travail et l’absence de dialogue avec leur ministère. Comme d’autres services publics, la justice française, l’une des plus pauvres parmi les pays européens au PIB comparable, est à la fois très sollicitée et décriée pour ses lenteurs, soumise à un impératif de rendement et à un rythme effréné de réformes. Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’a pas fait exception. Tandis que le gouvernement martèle son intention de restaurer la « confiance » en l’autorité judiciaire, celle-ci essuie les procès en laxisme (c’est sous son quinquennat que s’est ce fiasco de l’affaire Halimi , même si dans notre système démocratique, il y a séparation des pouvoirs et Emmanuel Macron ne peut être tenu comme responsable) et les reproches sur ses délais de traitement. Un fossé entre les professionnels de justice et le gouvernement s’est creusé au fil du mandat d’Emmanuel Macron, entre ministres successifs et fonctionnaires de la justice. Dernière illustration de ce malentendu : quand le procureur général François Molins a dénonce les conditions de travail « intenables » et le « manque structurel de moyens » de l’institution judiciaire, en janvier, Éric Dupond-Moretti s’est agacé de ce discours « scandaleux ».

Petit inventaire rapide : l’affaire Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) dans l’affaire Benalla ; Jean Paul Delevoye et ses activités parallèles, les dépense fastueuses de François de Rugy ; les ministres modem Bayrou, de Sarnez et Goulard (emplois fictifs au parlement européen), Richard Ferrand le président de l’Assemblée Nationale, l’affaire des mutuelles de Bretagnes ; Muriel Pénicaud et soupçons de favoritisme, Laura Flessel ministre des sports, Françoise Nyssen à la culture quitte aussi le gouvernement , comme Agnès Buzyn et l’affaire de l’inserm enfin Nicolas Hulot et Gerald Darmanin accusés de viols mais blanchis. Tout cela semble ne pas avoir eu d’effet négatif sur Emmanuel Macron. Le président candidat peut même se targuer de nombreuses mesures adoptées ces cinq dernières années, parfois au gré de faits divers marquants, une grande partie concerne la justice pénale. On peut citer la création du code de la justice pénale des mineurs , l’extension du champ de l’amende forfaitaire pour les petits délits, celle de l’irresponsabilité pénale pour raisons psychiatriques. Plusieurs textes ont accru les pouvoirs de la police et du parquet, créé de nouveaux délits et aggravé les peines existantes. 

L’instruction sur des soupçons de détournements de fond commis par elle même et des membres de son parti au détriment du Parlement européen n’est pas terminée et pourrait lui valoir une mise en examen.
Sa vision : c’est une vision répressive, avec une fermeté affichée et l'expulsion automatique des délinquants étrangers. C'est sans surprise ce qui se dégage du programme justice de Marine Le Pen. Elle ne cache pas sa méfiance vis à vis des juges. Elle veut d'ailleurs supprimer l'école nationale de la magistrature (ENM) afin de "rompre avec la culture du laxisme", incarnée selon elle par la loi Taubira, abroger l'automatisme des remises de peine mais rétablir celui des peines planchers, c'est à dire les peines minimales pour les récidivistes. Hormis ces grandes envolées sur le pénal, l'union syndicale des magistrats, principal syndicat de la profession, note une absence criante de propositions sur la justice du quotidien, la justice civile, celle des affaires familiales par exemple qui concerne un nombre important de nos concitoyens. C’est à l’honneur de notre pays et de sa justice d’avoir permis l’organisation de ce procès monstre et historique du 13 novembre en indemnisant les avocats de La Défense, des parties civiles et les 1500 victimes de massacre. Sur cela les candidats seront d’accord !

https://youtu.be/S9R86P36ss4

Michel Zerbib

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