Le hasard du calendrier veut que cette semaine de Pessah coïncide avec la fin d’une campagne électorale longue, et à bien des égards, terrifiante.
L’extrême-droite, aux portes du pouvoir, s’efforce de dissimuler sa véritable nature, en jurant que sa candidate n’est pas son père, qu’elle ne fréquente pas comme lui, les anciens nazis. Bien sûr, les vieux amis de Le Pen, les fondateurs du Front National ont disparu… Il n’est plus là son « tonton Panzer », André Dufraisse, secrétaire national du FN de 1972 à 1994. Le surnom était abusif, il n’avait pas servi dans les chars, mais comme simple fantassin du 639ème régiment de marche de la Wehrmacht, engagé en Ukraine, à ce titre directement complice des crimes nazis. Il n’est plus là, non plus, Paul Malaguti, auxiliaire de la Gestapo de Cannes, trésorier national adjoint du FN et conseiller régional, élu de ce même parti dans le département du Loiret. Ni François Brigneau, l’ancien de la sinistre Milice de Vichy, éditorialiste de Minute puis de National Hebdo.
Disparu aussi Victor Barthélémy, le premier organisateur du Front National, dont il fut secrétaire général de 1974 à 1979. Un poste qu’il occupait déjà au PPF de Jacques Doriot. Dans ses mémoires, parues en 1978, cet ami intime de la famille Le Pen ne cache pas son passé : « j’étais l’homme de confiance de l’état-major SS ». A ce titre Victor Barthélémy négocia avec Heydrich lui-même « l’honneur d’engager des Français dans la Waffen SS ». Barthélémy fut aussi l’interlocuteur du SS-Standartenführer Helmut Knochen, chef du SD pour la France, qui lui confia la mission de faire surveiller les policiers chargés des rafles, par des militants du PPF en uniforme. Après avoir vérifié que les policiers arrêtaient bien les juifs, les hommes du PPF avaient un droit de pillage dans les appartements des victimes. Quittant Paris pour l’Allemagne avec Jacques Doriot, en août 1944, Victor Barthélémy embarqua le butin du PPF, en chargeant vingt camions, qui gagnèrent les rives du lac de Constance sous la protection de l’armée allemande. Et Barthélémy se vante d’avoir « réglé les affaires du PPF » après la mort de Doriot, ce qui signifie qu’il a transféré les fonds avec la complicité d’une banque suisse, avant d’aller se cacher en Italie, d’où il revint, quelques années après la guerre, à la faveur d’une amnistie… N’ayant aucun moyen d’existence connu, le secrétaire général du Front National a manifestement vécu de son trésor de guerre, blanchi par une banque complaisante. Le produit du pillage des biens juifs !
Ah ! me direz-vous, ce sont de vieilles histoires, celles du parti de Jean-Marie Le Pen… Sa fille a changé… Elle n’est guère mieux entourée. Son trésorier de campagne n’est autre que Frédéric Châtillon, ancien chef du GUD. Châtillon s’est rendu à maintes reprises en Syrie et au Liban, où il a noué des contacts avec l’entourage de Bachar Al Assad et avec les dirigeants du Hezbollah. Frédéric Châtillon ne voyage pas toujours seul, en 2011, il était accompagné d’Alain Soral et de Dieudonné. C’est d’ailleurs lui qui a présenté le négationniste Faurisson à Dieudonné, qui le fit monter sur scène au cours d’un de ses happenings antisémites.
Si par malheur Marine Le Pen était élue, Frédéric Châtillon, son ami et conseiller de toujours, l’homme de confiance qui tient les finances de la campagne aurait nécessairement un poste important, à l’Élysée ou au gouvernement.
Ce propagandiste du négationnisme, cet ami du régime syrien et des terroristes du Hezbollah, se ferait une joie d’appliquer un point du programme de Marine Le Pen, l’abrogation, au besoin par referendum des lois sanctionnant l’antisémitisme et la négation de la Shoah.
Voter pour Marine Le Pen, c’est voter pour la légalisation de l’antisémitisme !
Marine Le Pen ne compte pas seulement sur le vote, elle espère que les campagnes de haine diffusée sur les réseaux sociaux dissuaderont une partie des électeurs républicains de gauche et de droite de voter Emmanuel Macron.
Les messages, repris dans la manifestation anti-macron menée par Florian Philippot, ancien lieutenant de Marine Le Pen, jouent de l’antisémitisme populaire, idéologie commune de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche. A Macron Rothschlid, s’ajoutent diverses associations du même ordre, Macron, Drahi, Minc, Attali, et autres personnalités juives dont on dénonce les liens réels ou supposés avec le président de la République. A quoi s’ajoutent les rengaines antivax, sur les liens des labos avec Israël et sur les patrons et chercheurs juifs de « Big Pharma »…Macron, cosmopolite, lié à la finance internationale et aux médecins juifs, ces empoisonneurs… tous les poncifs de l’antisémitisme sont bons pour faire élire Marine Le Pen.
Si vous ne voulez pas voir les antisémites parader dimanche soir, servez-vous du bulletin de vote Emmanuel Macron !
A la semaine prochaine, si tout va bien…
Guy Konopnicki
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