Le chef du Hamas mobilise tous azimuts

Israël.

Le chef du Hamas mobilise tous azimuts
(Crédit : DR)

Avec la fin du mois de Ramadan, Israël commençait à souffler et puis l'attentat d'Ariel vendredi soir a rappelé que rien n'était terminé. Les deux terroristes qui ont assassiné Viaczeslav Golev n'étaient peut-être pas des membres du Hamas, mais ils ont clairement été influencés par le climat entretenu par l'organisation islamiste palestinienne. Ce weekend, le leader du Hamas à Gaza a d'ailleurs tenu sa première allocution publique depuis le conflit de mai dernier. Et Yahia Sinwar a choisi de se montrer particulièrement agressif.  Il a notamment annoncé que sa "campagne pour Al Aqsa" commencerait après le Ramadan et promis de tirer "1.111 roquettes sur Israël". Tout au long du mois écoulé, le Hamas a attisé et alimenté les tensions et les violences sur le Mt du Temple, accusant Israël de chercher à "détruire les mosquées, pour reconstruire le Temple". Affirmant qu'Israël avait profané le lieu saint musulman par ses opérations de maintien de l'ordre contre les dizaines d'émeutiers qui avaient transformé l'esplanade en champ de bataille et la mosquée Al Aqsa en camp retranché, Sinwar a laissé entendre que de nouvelles actions de police entraineraient des "profanations de milliers de synagogues à travers le monde". Une déclaration que l'on ne peut comprendre que comme un  appel à la violence adressé aux musulmans partout dans le monde.

Et le leader du Hamas a poursuivi ses appels à la mobilisation en s'adressant aussi aux citoyens arabes israéliens à tuer leurs concitoyens juifs "avec des armes à feu, ou à défaut, avec des couteaux". Sinwar s'est aussi tourné vers les Palestiniens de Judée Samarie pour les inciter à multiplier les attaques contre Israël et salué les auteurs des attentats de ces dernières semaines. Le patron de l'organisation palestinienne de Gaza n'a pas oublié non plus de s'en prendre au premier parti arabe israélien à avoir rejoint la coalition au pouvoir. Yahia Sinwar a accusé le chef du parti Ra'am de trahison, pour son soutien à un gouvernement qui "profane la mosquée Al Aqsa, un crime impardonnable" selon ses termes. Le chef du Hamas s'en est pris directement à Mansour Abbas, sans mentionner le fait qu'il avait suspendu la participation de son parti à la coalition depuis quelques semaines, justement sur fond de tensions sur le Mt du Temple. Visiblement, il ne lui pardonne pas d'avoir affirmé qu'Israël était bien un Etat juif.

Ces attaques tous azimuts du patron de la Bande de Gaza confirment qu'il a pris une place majeure dans le conflit depuis qu'il avait réussi l'an dernier à exploiter à son profit les tensions à Jérusalem et les violences dans les villes mixtes pour embraser tout le pays et déclencher les hostilités en tirant des roquettes sur la capitale israélienne. Mais paradoxalement, Yahia Sinwar sait aussi s'arrêter juste avant la ligne rouge : celle qui tournerait le feu israélien vers Gaza. Le leader du Hamas veut bien semer le chaos partout, mais pas chez lui. Il tient aux concessions qu'il a obtenues depuis la trêve entrée en vigueur à l'issue de l'opération Gardien des Murailles et en particulier les 12.000 permis de travail accordés par Israël à des habitants de Gaza. Ce qui explique que jusqu'à présent, il se soit limité à quelques tirs sporadiques contre l'ouest du Néguev. Mais les responsables de la défense israélienne savent que la prudence du Hamas n'est jamais une assurance à long terme.

Pascale Zonszain

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