Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israël, était au micro d’Ilana Ferhadian ce lundi matin à 8h35 dans le Morning de Radio J. Il a donné son éclairage sur le symbole des commémorations du Yom Hazikaron et de Yom Hatsmaout dans le contexte de la vague d’attentats qui traversent Israël.
A l’approche de Yom Hazikaron, jour de commémorations à la mémoire des soldats tombés pour Israël, Denis Charbit revient sur le caractère fédérateur de cette journée du souvenir. En effet, la proclamation de l’État d’Israël en 1948 s’est ensuivie de nombreuses guerres au cours desquelles près de 24 000 soldats et civils, dont 56 cette année, ont perdu la vie. « L’existence d’Israël, […] il a fallu l’arracher par la force », a-t-il affirmé.
Yom Hazikaron s’inscrit dans une succession très symbolique pour l’histoire d’Israël car ce jour est précédé des fêtes de Pessah, en souvenir de la sortie d’Égypte et de Yom HaShoah, à la mémoire des victimes de la Shoah. Cette journée du souvenir est d’autant plus d’actualité qu’elle suit également les attentats de vendredi dernier à Ariel. « Ce sont 24h durant lesquelles, que l’on soit directement concernés ou pas par la perte d’êtres proches, tout Israël se recueille », a-t-il décrit.
Ce jour de commémorations laisse ensuite place au jour de l'Indépendance, Yom Hatsmaout, dans une ambiance joyeuse et festive. La transition entre un jour de recueillement et un jour de fête est d’ailleurs au centre des discussions actuelles. En effet, cette année, de nombreuses communes ont décidé d’annuler les feux d’artifices du Yom Hatsmaout suite à la demande d’anciens combattants victimes de stress post-traumatique.
Par ailleurs, cette année, la parade de l’armée de l’air passera au-dessus de la Judée-Samarie, signe que les temps de la négociation des frontières sont révolus pour Israël, selon Denis Charbit. « C’est un symbole fort, […] qui consiste à faire signifier que c’est bien Tsahal qui domine le territoire », a-t-il analysé. D’après le spécialiste, cela montre que les divisions politiques s’invitent dans les festivités.
En revanche, pour la première fois en ces veilles de commémorations, Denis Charbit décrit un apaisement entre Israéliens et Palestiniens, ce qui est peut-être, pour le politologue, signe de la fin d’un cycle de violences en Israël.
Charlotte Adda
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