Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil Constitutionnel, de l’Assemblée Nationale et ancien ministre de l’Intérieur, était au micro de Christophe Barbier ce jeudi matin dans le Morning à 7h45 sur Radio J.
Il y a tout juste 20 ans, le 5 mai 2002, Jacques Chirac était réélu à plus de 82% des voix. « Mais on n’a pas envie de faire la fête », a indiqué l’ancien ministre. Une atmosphère qui rappelle celle des dernières élections présidentielles, d’autant plus que l’écart avec l’extrême-droite s’est considérablement resserré. « Chirac, même si on s’y opposait, créait une empathie », a affirmé Debré, soulignant les différences notables entre le second mandat de Jacques Chirac et celui d’Emmanuel Macron.
Par ailleurs, alors qu’en 2002 il était président de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis regrette que celle-ci ait aujourd’hui « un rôle amoindri ». Il estime qu’il faut adopter des réformes dans le fonctionnement du Parlement afin de réguler les différents ministères : « Le rôle du législateur, c’est le contrôle de l’exécutif », précise-t-il.
Pour Debré, le système de proportionnelle n’est pas forcément la solution pour stimuler l’Assemblée Nationale. « Faisons attention à la proportionnelle », explique l’ancien président du Conseil Constitutionnel, « ce sont les partis charnières qui jouent un rôle ». Selon lui, cela pourrait provoquer une instabilité politique, à l’image de la IVe République.
De plus, Jean-Louis Debré met en garde contre l’utilisation abusive du référendum, dont le risque est d’opposer le peuple et ses représentants. « Ne banalisons pas le référendum », a-t-il averti.
Quant à la volonté Mélenchon de se faire "élire" Premier Ministre, Debré la juge « d’habilité politique », puisque constitutionnellement, c’est au Président de la République de le nommer. Cependant, si Jean-Luc Mélenchon arrive à s’entourer d’une majorité, « Emmanuel Macron sera obligé de le désigner », explique-t-il.
D’un point de vue général, l’ancien ministre déplore l’absence d’idéologie dans les partis actuels. « Le drame à droite et à gauche, c’est que l’on a plus de leaders, parce qu’il n’y a plus d’idéologie, de vision précise de ce qu’on veut faire de la France », a-t-il regretté.
Jean-Louis Debré reprendra au théâtre de Passy dès le 12 mai prochain, aux côtés de Valérie Bochenek, dans Ces femmes qui ont réveillé la France. Une pièce aux couleurs d’un voyage historique, celui des figures des femmes qui luttent pour leurs droits.
Charlotte Adda
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.