Alimentation et cancer colorectal, un lien irréfutable, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Alimentation et cancer colorectal, un lien irréfutable, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

Ce sujet est extrêmement important car ce cancer est le 2ème le plus fréquent chez la femme et le 3ème chez l’homme, la 2ème cause de décès derrière celui du poumon. Il serait, d’après des études récentes, sous l’influence de facteurs génétiques et environnementaux. Parmi ceux-ci, certains dont nous parlons très régulièrement dans cette rubrique, jouent un rôle primordial dans sa survenue et son évolution : le mode de vie, la surcharge pondérale, la sédentarité et bien sûr l’alimentation.

On a quasiment des preuves scientifiques. Une métaanalyse dite de type-ombrelle, c’est à dire qui a étudié plusieurs milliers de publications et retenu 45 sélections d’études vient d’être publiée par les Américains. Elle ne parle pas de preuves irréfutables mais évoque des indices suffisamment convaincants pour nous alerter et nous inciter à modifier notre alimentation. Des relations statistiquement significatives ont en effet été retrouvées avec certains aliments qui protègeraient du risque de cancer du côlon et d’autres qui l’augmenteraient.

Sans surprise, une alimentation équilibrée, le régime méditerranéen, une diète pesco-végétarienne (sans viande mais avec du poisson) ou semi-végétarienne. La consommation de 100g/jour de céréales complètes, diminue le risque de cancer colorectal de 20%, celle de 10g de fibres/jour ou de nos 5 fruits et légumes, de 10%. Les produits laitiers sont intéressants, en particulier les yaourts bien sûr nature, qui en modulant le microbiote intestinal et en apportant de l’acide lactique, réduisent les taux de carcinogènes. Les légumineuses, riches en micro nutriments (calcium, zinc, magnésium, vitamines A, B6, B9, C, D, E) jouent également un rôle protecteur et doivent intégrer plus couramment les assiettes.

Un régime alimentaire déséquilibré, de type junk-food, avec une consommation régulière de viande rouge (agneau, bœuf, porc, veau) ou transformée (charcuteries) : c’est ainsi que 100g/jour de viande rouge augmentent le risque de cancer colique de près de 30%, celui de 50g/jour de charcuteries grasses et salées de 21%. Les boissons alcoolisées ne sont pas en reste : 2-3 verres/par jour augmentent le risque de 20%, 4 verres de plus de 50%.

Les mécanismes en jeu sont plusieurs. La viande provoque la formation de composés cancérogènes par l’intermédiaire du fer qu’elle contient. En passant dans le tube digestif, il favoriserait l'apparition de composés nitrés, cancérigènes, déjà très présents d’ailleurs dans certaines charcuteries. C’est ce qui explique que la viande blanche et le poisson, beaucoup moins riches en fer, n'augmentent eux pas les risques.  Le mode de cuisson intervient également : les températures élevées conduisent à la production d’amines hétérocycliques et d’hydrocarbures aromatiques qui favorisent le développement du cancer ; Et l’alcool empêche la métabolisation par le foie de l’acétaldéhyde, cancérogène possible ou probable, en acétate.

Même si le grand Pierre Desproges écrivait : « Les progrès de la médecine sont tels qu’ils permettent de profiter plus longtemps de son cancer », je pense préférable de tout faire pour éviter celui du côlon et dans ce tout faire, éliminer et choisir quelques aliments me paraît une résolution extrêmement simple et bénéfique face à ce cancer fréquent et grave. 

https://youtu.be/0RF-nkSUGNo

Docteur Serge Rafal

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