Les tomes III et IV des œuvres de Franz Kafka, des textes non romanesques contenant journaux et lettres, vont être publié ce jeudi dans la Bibliothèque de la Pléiade. Ils ont été entièrement retraduits par sept collaborateurs, qui ont tenté de rétablir la langue de l’auteur juif pragois, très caractéristique de son style, mais dans un allemand très singulier.
En effet, Kafka était bilingue ; chez lui, il parlait tchèque, mais il étudiait et travaillait en allemand. Par ailleurs, il avait appris le yiddish, et certains passages de la Pléiade ont maintenu l’alphabet hébreu. Son allemand était par conséquent très direct et instinctif, emblématique de la « langue kafkaïenne ».
Les précédentes traductions, notamment celles de l’écrivain Alexandre Vialatte, étaient parfois fautives et s’affranchissaient trop du texte original, d’après certains spécialistes. En réalité, l’écriture de Kafka est beaucoup moins énigmatique que ce que les traductions antérieures en avaient fait. « C’est une langue prodigieuse, avec des moyens simples », a affirmé Jean-Pierre Lefebvre, normalien agrégé d’allemand.
En 2018, ce travail titanesque avait permis à deux premiers tomes de voir le jour, Nouvelles et Récits et Romans. Aujourd’hui, il livre des œuvres essentielles comme la Lettre au père ou les correspondances avec deux femmes qui ont marqué sa vie, Felice Bauer et Milena Pollak.
Charlotte Adda
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