Les beaux jours aidant, la situation épidémique s’améliore même si nous comptabilisions toujours la semaine dernière un peu moins de 40 000 cas positifs par jour, près de 20 000 patients encore hospitalisés, autour de 1300 toujours en réanimation et un décès tous les quarts d’heure. Beaucoup d’entre nous, avant même la levée de l’obligation du masque dans les transports en commun, avions le sentiment que nous vivions la fin de cette épidémie, à tel point que les images de Shangaï, confinée, nous semblaient totalement anachroniques.
Cette levée de l’obligation n’est pas synonyme d’interdiction du masque. Il était temps d’appliquer des mesures différenciées, ce qui laisse la possibilité aux personnes à risques de continuer à se protéger tout en permettant aux plus jeunes, pour lesquels la contagion est bénigne dans l’extrême majorité des cas, de reprendre une vie quasi-normale. Dans les cabinets médicaux, certains dont je fais partie, continuerons probablement à porter le masque quelque temps pour ne pas risquer de se contaminer, malgré une vaccination complète, et de contaminer leur clientèle âgée.
Puisqu’ils font partie du cycle évolutif des virus. Nous sommes à présent très majoritairement en France sous l’influence du variant BA-2 de l’Omicron dont nous avons tous pu constater la plus grande contagiosité mais la moindre dangerosité. L’Afrique du Sud, actuellement en début d’automne, subit une vague épidémique de BA-4 et 5 dont nous ne pouvons rien dire pour le moment car nous ne savons rien de sa virulence et parce que les situations médicales ne sont pas comparables dans les 2 pays. Nous avons en outre la chance, en France, d’être très largement vaccinés, ce qui nous procure, nous l’espérons une certaine immunité collective protectrice, même face à des variants.
Une étude américaine vient d’être publiée qui a recensé 125 000 effets 2aires, bénins 9 fois sur 10 : douleur au point d’injection, fatigue, maux de tête, fièvre, diarrhée, douleurs articulaires. Ils disparaissent spontanément en qqs heures ou qqs jours. Des effets plus rares, douleurs des extrémités, démangeaisons au point d’injection, troubles du sommeil, transpiration excessive ont été signalés. Plus rarement encore, 1 cas sur 10000 vaccins, est signalée une inflammation du muscle cardiaque (myocardite).
Une 4e dose pas pour l’ensemble de la population, uniquement pour les personnes à risques. J’y ai déjà consacré récemment une rubrique mais les questions restent nombreuses en consultation. Je rappelle donc que le « médicament-vaccin ARN » comme l’ont appelé certains, protège seulement des formes graves, mais pas indéfiniment. Il paraît par conséquent utile voire nécessaire pour les sexagénaires et plus de faire leur 2ème dose de rappel, 6 mois après la 1ère, sans attendre le vaccin nouveau.
Il n'est pas du tout utile de pratiquer une sérologie avant, la sérologie permet juste de dire qu’on a été en contact avec le Sars-Cov mais pas si l’on est bien protégé et pendant combien de temps.
Bien sûr, les labos travaillent à un vaccins ARN bivalent, moins sensible aux variants, les résultats des essais qui se poursuivent seraient prometteurs. Nous devrions en disposer à l’automne.
Conclusion provisoire, provisoire avec ce diable de virus. Avec un peu de recul, nous pouvons constater que nous n’avons pas trop mal géré cette épidémie terrible qui aurait déjà fait entre 13 et 18 millions de morts dans le monde, d’après l’OMS. Restons donc vigilants tout en tombant le masque, profitons de l’accalmie actuelle et laissons les scientifiques, les chercheurs, les laboratoires préparer la prochaine rentrée, en nous gardant de donner en permanence un avis souvent simpliste sur un sujet éminemment complexe, j’y reviendrai.
Docteur Serge Rafal
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