Voyons déjà les risques avérés de l’inactivité physique et même de la sédentarité. La 1ère se définit par moins de 30 minutes d’activité physique par jour. La seconde consiste à rester en position assise plus de 7h/jour, avec des périodes ininterrompues de 2h. L’irruption dans nos vies professionnelle, familiale, de loisirs, d’écrans de toutes sortes (TV, ordinateurs, tablettes, tél), plus les 2 ans et ½ de confinement ont fait que le temps moyen passé quotidiennement assis est actuellement de plus de 3h00 pour les enfants et de près de 5h chez les adultes. Et ça n’est évidemment pas sans inconvénients pour la santé puisque de nombreuses études évoquent une augmentation d’environ 30% du risque de diabète, d’IDM, d’AVC, de cancer et de 50% celui d’hypertension artérielle. Et chaque heure supplémentaire de sédentarité, au-delà de 8h, augmente la mortalité toutes causes confondues de 4 à 12% et l’obésité de 50%.
La grande majorité de la population, 94%, bouge très peu. Et seulement 6% fait du sport régulièrement. Les hommes pratiquent plus que les femmes (44% contre 36%), les jeunes beaucoup plus que les vieux (62% chez les 15-24 ans, 30% au-delà de 55 ans), les cadres et directeurs beaucoup plus que les travailleurs manuels (26% contre 49%). La sédentarité, dont on ne se méfie pas assez, constitue un important facteur de risque cardio-vasculaire.
Les études sont contradictoires mais il semblerait qu’effectuer 7000 pas, quel que soit le rythme, aurait déjà une action bénéfique. Et que pratiquer une activité physique régulière, plus soutenue et prolongée serait encore mieux : environ 150 à 300 minutes d’intensité modérée ou 75 à 150 min si elle est plus élevée. Disons pour être simple qu’on ne bouge jamais trop.
Les Australiens ont réalisé une méta-analyse qui a passé en revue plus de 800 articles. Ils en ont retenu une petite 15aine qui a inclus plusieurs centaines de personnes, plutôt en bonne santé et en forme, âgées de 14 à 60 ans. Et ils ont constaté que le vélo électrique entraînait une réponse physiologique (dépense d’énergie, fréquence cardiaque, consommation d’oxygène) bien sûr inférieure à une activité d’intensité modérée à vélo, mais paradoxalement supérieure à nos 7 à 10 000 pas, par jour.
Le VAE ou vélo à assistance électrique aide en effet à pédaler plus loin, durant une période plus longue, en empruntant des dénivelés plus marqués. C’est donc une excellente activité physique et un moyen intéressant pour faire bouger les inactifs et les sédentaires.
Nos auditeurs les plus âgés connaissent peut-être uniquement le titre de ce film de 1957 qui n’est pas resté dans les mémoires des cinéphiles mais qui est devenu une formule : « A pied, à cheval ou en voiture ». Vivons avec le progrès et transformons-la en : « A pied, à cheval et en vélo électrique » puisque « Bouger, c’est la vie » et également la santé.
Docteur Serge Rafal
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