Les hommages se multiplient après la mort de Françoise Rudetski. Fille de rescapés de la Shoah, l'ancienne fondatrice de SOS Attentats est décédée dans la nuit de mardi à mercredi. Elle avait 73 ans. Sur Twitter, le président Emmanuel Macron écrit : « Une vie de douleurs, de combats et de victoires » d’« une figure tutélaire pour toutes les victimes d’attentats ». Le Grand Rabbin de France Haim Korsia, toujours sur Twitter, évoque une « peine infinie ». « Meurtrie dans sa chair, elle fut la première à porter haut, avec dignité et détermination, la prise en charge et la reconnaissance des victimes d’actes de terrorisme. Puisse sa mémoire être source de bénédictions » ajoute Haim Korsia. L'association Life for Paris, qui rassemble de nombreuses victimes des attentats de novembre 2015, salue la "grandeur d'âme unique“ de cette ”femme d'exception".
C’est le 23 décembre 1983 que la vie de Françoise Rudetski bascule. Elle est grièvement blessée aux jambes dans un attentat à la bombe au restaurant le Grand Vefour à Paris. Elle entre alors dans une longue période d'hospitalisation avec notamment sept semaines en réanimation, une centaine d'opérations et elle a même contracté le sida et l'hépatite C lors de transfusions sanguines à l’hôpital. Débute alors un long combat pour la défense des victimes du terrorisme. En 1985, elle fonde SOS Attentats, première association de défense des victimes d'actes de terrorisme et obtient l’année suivante la création du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme.
Françoise Rudetski s’est également battu pour faire reconnaître aux victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre et la possibilité pour les associations de se porter partie civile lors des procès. Elle a aussi œuvré pour qu'un mémorial, inauguré en 1998 à Paris, soit érigé pour toutes les victimes du terrorisme. En février 2021 au micro de Laurence Kahn sur notre antenne, Françoise Rudetski a raconté que cet attentat en 1983 lui a fait également prendre conscience de ses origines juives en allant avec une journaliste dans le village natal de son père en Pologne.
Christophe Dard
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