Alors que la première marche des fiertés LGBTQ+ de Netivot, au sud d’Israël, devait se tenir le 3 juin prochain, elle a été annulée mercredi dernier pour des raisons de sécurité. En effet, les organisateurs de l’événement ont récemment été la cible de menaces de mort : la mère de l’un d’eux a trouvé, accrochée sur la porte de son bureau, une balle de 9mm. De plus, la semaine dernière, des manifestants avaient jeté des pierres sur le bâtiment. « Le fait qu’un événement dont l’essence même est la tolérance et l’acceptation par le dialogue attire des menaces de mort est une preuve évidente que notre combat n’est pas terminé », a expliqué Ran Shalhavi, directeur de l’organisation Aguda qui fédère les groupes LGBT en Israël.
Certains militants ont cependant appelé la municipalité de Netivot à maintenir l’événement. Parmi eux, le député Eitan Ginzburg a affirmé que l’annulation de la marche serait « une capitulation devant les extrémistes violents qui essaient de nous faire du mal mais ne nous dissuaderont pas ».
Néanmoins, la marche des fiertés est au cœur de nombreuses controverses à Netivot : le maire de la ville avait précisé ne pas soutenir l’événement et les Rabbins se sont également prononcés en sa défaveur. Une pétition contre la ‘pride’, estimant que la ville « n’est pas un lieu d’abominations », a également recueilli plus de 4000 signatures.
Si des marches des fiertés sont organisées chaque année dans un grand nombre de ville en Israël, comme Tel Aviv et Jérusalem, elles suscitent très souvent des violences. En 2015, à Jérusalem, une participante avait été poignardée à mort par un extrémiste orthodoxe.
Au cours de l’année 2021, 2 971 faits d’homophobie avaient été recensés en Israël, marquant une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente.
Charlotte Adda
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.