L'épidémie de coronavirus se poursuit mais a décru d’environ 20% en 1 semaine avec une moyenne des cas quotidiens autour de 30 000, un peu plus de 18000 malades hospitalisés, 1150 en réanimation (ils étaient plus de 7000 début avril), autour de 550 décès.
Le variant BA2 d'Omicron est retrouvé chez la totalité des patients. Les variants BA-4 et BA-5, à l’origine de la poussée épidémique en Afrique du Sud ne circulent quasiment pas en France, pour le moment. Ils sont par contre à l’origine d’une reprise de l’épidémie au Portugal et devraient d’après les épidémiologistes, compte-tenu de leur contagiosité, y devenir majoritaires d’ici la fin du mois, alors qu’ils n’y représentent actuellement que le tiers des cas.
Ces variant sont surveillés comme le lait sur le feu par le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC), classés maintenant comme « variants préoccupants » et plus seulement « variants à suivre ». On pense qu’ils sont 13% plus contagieux que le BA-2, fort heureusement pas plus dangereux. Mais ils sont semble-t-il capables d’échapper en partie à la protection conférée par la maladie ou la vaccination. Je dis peut-être car ces données ont été obtenues in-vitro, c'est à dire dans des tubes à essai et pas chez des malades.
La contagiosité est bien sûr moins préoccupante que la gravité mais elle risque, en augmentant massivement le nombre des malades infectés, d’accroître celui des personnes à risques ou fragiles hospitalisées. Et si BA-4 et 5 venaient à circuler plus activement, il faudrait probablement inciter les moins jeunes à pratiquer dès maintenant un 2ème rappel, 6 mois après le 1er, sans attendre la rentrée.
Les patients sont réticents à la multiplication des injections. Même si la défiance a largement décliné, nous constatons tous les jours en consultation qu’ils attendent le futur vaccin comme les oenophiles attendent le Beaujolais nouveau, en espérant qu’il couvre plus longuement et plus largement contre les divers variants qui ne vont pas manquer de se succéder, une grande partie de la population mondiale n’étant pas vaccinée.
L’épidémie s’installe durablement même si la levée du masque dans les transports en commun a pu laisser penser à certains qu’elle était terminée. Je déteste les paris et les prévisions, a fortiori pessimistes, en matière de santé et ce n’est évidemment pas ce virus agaçant et déroutant qui me fera changer d’attitude. Il y a donc fort à parier que l’épidémie repartira en septembre ou en octobre et qu’une nouvelle campagne de vaccination aura lieu. “Quand je suis presque sûr, je donne ma parole d'honneur ; quand je suis sûr, je parie” nous dit Yves Mirande, scénariste et réalisateur. Et là je crois que je viens de parier.
Docteur Serge Rafal
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