Penser que « les Kibboutzim c’est terminé » est une grave erreur. Le monde change, l’univers industriel et hightech des Kibboutzim a très largement évolué.
J’ai participé il y a quelques années a un travail de consulting passionnant. On me demandait de rechercher, avec l’aide d’une équipe dédiée, en Europe : « des bonnes idées pour monter une nouvelle et belle usine ». Rien d’exceptionnel à cela… sauf que les leaders de ce Kibboutz du Sud étaient disposés à tout envisager. « No limit! » Inventer l’impossible est le propre des créateurs.
Ofir Libstein, le PDG de la Kibbutz Industry Association : « Au cours des dernières années, nous avons réussi à développer un troisième pilier aux côtés de l’agriculture et de l’industrie : la technologie. Nous voulons encourager les kibboutzim à mettre en place leurs propres entreprises de start-ups, introduire des technologies dans leurs processus de fabrication et investir dans des start-ups. Après tout, nous étions les premières start-ups d’Israël.
Les ventes des entreprises de l’ensemble des kibboutzim d’Israël ont atteint un niveau record de $12,8 milliards.
Un symbole : « Le kibboutz Nir Am, dans la région de Shaar Hanegev, a annoncé qu’il inaugurerait dans les prochaines semaines un nouveau centre de travail mixte high-tech qui remplacerait son ancienne salle à manger commune.
Le centre sera géré par l’incubateur technologique SouthUp et servira les étudiants et les diplômés du Collège Sapir à Sderot, les fils et les filles du kibboutz revenant au bercail, et les entrepreneurs des communautés environnantes.
A. Kibboutz Bet Haemek,
i24News : « Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire.
« Il y a deux millions d’abeilles ici », dit Shlomki Frankin en entrant dans un conteneur blanc de 12 mètres carrés, posé en plein milieu des champs d’avocats du kibboutz Bet Haemek, dans le nord d’Israël.
Le conteneur appelé « Beehome » peut abriter 24 ruches, explique l’apiculteur de 41 ans qui porte un chapeau avec un voile pour se protéger des éventuelles piqûres.
Ces maisons d’abeilles fonctionnent comme des ruches normales en bois, si ce n’est qu’elles sont gérées par un robot placé à l’intérieur qui surveille ces insectes, contrôle leur habitat et leur procure des soins, précise M. Frankin qui travaille pour la société Beewise à l’origine de la méga ruche.Venu effectuer une visite de contrôle, il observe l’appareil électrique qui se déplace au centre du caisson bourdonnant et vient tirer un cadre de miel où sont agglutinées des abeilles mellifères.
« Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de savoir ce qu’il se passe dans les cadres », explique Netaly Harari, directrice des opérations de Beewise.
« Grâce à l’intelligence artificielle, notre logiciel sait ce dont les abeilles ont besoin », dit-il dans l’atelier où sont assemblées les grandes ruches métalliques.
Le robot peut en outre distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments.
En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application. Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire.
La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée, affirme Netaly Harari.
La start-up va pour la première fois produire du miel à partir de la fin mai, le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle! ».
B. Kibboutz « Ma’ale Gilboa ».
Un ancien chancelier autrichien a été le Président d’une start-up israélo-autrichienne située dans un kibboutz religieux-sioniste.
Selon Intelligence on line : « Retraité de la politique, l’ancien chancelier autrichien Christian Kern s’est reconverti en relais des groupes israéliens de cybersécurité sur le continent européen ».
Christian Kern démissionnaire de sa fonction de Chancelier (en décembre 2017) a été nommé PDG de « FSIGHT », un nouvel emploi qui l’a obligé à passer une semaine par mois dans le nord d’Israël, au kibboutz « Ma’ale Gilboa », afin de superviser un projet pilote auquel participaient de grandes entreprises énergétiques israéliennes et européennes.
« FSIGHT » est une plateforme qui s’est donnée comme mission d’optimiser dans un futur le plus proche possible, une des formules nécessaires et suffisantes pour arriver à fournir l’électricité la moins chère possible.
Avant de devenir chancelier, Christian Kern avait travaillé dans la plus grande entreprise d’électricité autrichienne, la société « Verbund » dont il avait été le directeur.
La plate-forme « FSIGHT » utilise des technologies de panneaux solaires installés sur les toits israéliens. Cette start-up fondée en 2015 ne compte moins de 50 employés.
Ma’ale Gilboa est un kibboutz religieux situé au sommet du mont Gilboa, à l’extrémité nord-est de la crête des collines samariennes en Israël. Situé à environ 5 km à l’ouest de Beit She’an, il relève de la compétence du conseil régional de la vallée de Beit She’an.
C. Kibboutzim Nir Oz.
Des douzaines de kibboutzim comme Nir Oz se sont lancés dans l’industrie florissante de la marijuana médicale en Israël, alors qu’elle se généralise dans le pays.
Après qu’Israël ait approuvé les exportations de marijuana en 2020 et que les législateurs aient introduit un projet de loi l’automne dernier pour rendre le cannabis plus disponible au niveau national, le pays prévoit maintenant des centaines de nouveaux emplois liés au cannabis et une manne financière qui devrait atteindre 2 à 3 milliards de dollars par an, selon une déclaration conjointe des ministères israéliens de l’Économie et de la Santé.
Les kibboutzim détiennent des permis rares pour de vastes étendues de terre et peuvent réunir les capitaux nécessaires à la construction des serres de haute technologie requises pour cloner, cultiver et contrôler la marijuana à des niveaux nécessaires pour répondre aux normes médicales israéliennes.
Les kibboutzim sont prêts à jouer un rôle central dans une industrie du cannabis qui « est passée d’un rêve, d’une grande histoire – à une entreprise où vous devez montrer une ligne de fond chaque trimestre.
Daniel Rouach
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