La Marche des Drapeaux, symbole et enjeu

Israël.

La Marche des Drapeaux, symbole et enjeu
(Crédit : DR)

La Marche des Drapeaux, c'est d'abord un symbole. Le 7 juin 1967, après trois jours de combats intenses, Tsahal repousse les Jordaniens hors de Jérusalem et reprend le contrôle de la vieille ville. Le Kotel est de nouveau accessible après 18 ans d'occupation jordanienne. A Jérusalem et dans tout Israël, c'est une explosion de joie. On vient de partout pour pénétrer dans la vieille ville. Et durant des jours et des semaines, ce sera une procession ininterrompue d'Israéliens, religieux et laïcs qui viendront toucher les pierres du Mur Occidental. Dès le 7 juin, le rav Shlomo Goren, aumônier général de Tsahal, sonne le chofar devant le Kotel, une image qui est restée dans les mémoires, comme celle des trois parachutistes, immortalisée par le photographe David Rubinger. L'événement est à la fois national et religieux. Son ampleur aura d'ailleurs une influence considérable sur le courant sioniste religieux, qui y verra une réalisation de promesse messianique de retour sur la terre d'Israël, qui conduira ensuite au mouvement du Gush Emunim, le Bloc de la Foi, qui encouragera au peuplement juif de la Judée Samarie.

Pour en revenir à Jérusalem, en juin 1968, à la date du premier anniversaire de la conquête de la vieille ville, c'est le Rav Tsvi Yehuda Kook, chef de file du sionisme religieux et directeur de la Yechivat Hamerkaz, qui conduit ses étudiants à travers les rues de la capitale vers le Kotel pour célébrer la réunification. L'événement sera pérennisé au cours des années, pour devenir l'acmé du Yom Yerushalayim, la journée de Jérusalem, entrée au calendrier des fêtes officielles de l'Etat d'Israël. Ce sont traditionnellement les élèves des collèges religieux, des yéchivot et des mouvements de jeunesse religieux qui y participent. Avec des chants, des danses et bien sûr des drapeaux d'Israël brandis par les jeunes, jusqu'à leur arrivée sur le parvis du Kotel où se rassemblent des dizaines de milliers de participants.

Au fil des années, des incidents ont parfois émaillé le passage du cortège dans les ruelles du quartier musulman de la vieille ville, mais ils étaient le fait de quelques activistes d'extrême-droite, sans rapport avec l'association et les différents organismes, dont la mairie de Jérusalem, qui encadrent le défilé. Et surtout, si la Marche des Drapeaux peut entrer dans la vieille ville par des portes situées du côté arabe, jamais elle n'a pour destination le Mont du Temple, mais uniquement le Kotel. Contrairement à ce qu'affirment aujourd'hui les Palestiniens ou les islamistes qui réclament l'annulation de la Marche. Et elle n'a donc rien à voir avec une quelconque violation du statu quo du Mt du Temple.

L'an dernier, les tensions à Jérusalem avaient commencé depuis plusieurs semaines et la fête de Yom Yerushalayim avait coïncidé avec celle de l'Eid qui marque la fin du Ramadan. Et c'est le passage du cortège par la Porte de Damas, principal point de friction entre émeutiers arabes et forces de l'ordre qui avait servi de prétexte à l'ultimatum du Hamas. Et c'est à 18h précises, à l'instant où le défilé allait s'ébranler, que l'organisation palestinienne a tiré ses premières roquettes sur Jérusalem, obligeant la police à ordonner la dispersion de la Marche pour la sécurité des participants. Dimanche, la Marche des Drapeaux aura lieu comme prévu malgré les tensions, car toute annulation ou même modification de l'itinéraire serait perçue comme un recul face aux menaces du Hamas et même du Hezbollah. Mais avec un dispositif sécuritaire en conséquence, y compris le déploiement de batteries Dôme de Fer, pour protéger Jérusalem.

Pascale Zonszain

pzoom270522

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