Présence de Dassault en Israël, la chronique de Daniel Rouach

Israël.

Présence de Dassault en Israël, la chronique de Daniel Rouach
(Crédit : DR)

Beaucoup trop de gens ignorent que la France a joué depuis les années 1950 un rôle crucial dans la défense militaire d’Israël. Et cela continue encore, malgré ce qui est dit. Trop de français, qui ont joué un rôle de premier plan dans la sécurité d’Israël, ne s’expriment pas sur leurs actions extraordinaires vis à vis d’Israël.

Révélations. Il y a quelques années j’ai invité un ami en Israël. Son Nom, Michel Le Goc. L’objectif était de rencontrer le Rabbin Michel de Yad Vashem et de visiter Jérusalem. Nous étions, avec des amis, en train de monter un dossier de « Juste Parmi les Nations », car Michel Le Goc avait sauvé, au péril de sa vie, durant la deuxième Guerre mondiale, des juifs.

Le Goc m’avait demandé d’organiser un rendez-vous avec une personnalité israélienne de premier plan. Il m’avait aussi demandé de garder le secret le plus total de ce qui allait être dit (secret à garder durant son vivant). Il m’était donc impossible d’enregistrer et photographier la rencontre qui a eu lieu dans la banlieue nord de Tel-Aviv.

J’ai simplement pris avec moi un témoin (mon fils) pour que cette rencontre soit confirmée dans le futur. C’est ainsi que j’ai appris un fait historique inconnu par tous.

C’est Michel Le Goc qui a permis à Israël d’obtenir des pièces détachées essentielles au fonctionnement du Mirage Français vendu à Israël. Il avait réussit, au péril de sa carrière, à contourner le boycott de la France en 1967. L’entourage du Général De Gaulle n’avait rien vu venir.

La véritable histoire n’a jamais été racontée. La France avait bloqué la livraison de Mirages à Israël en raison de l’’embargo sur la vente d’armes à l’Etat hébreu, décidé par le général de Gaulle à l’issue de la Guerre des Six Jours. 

C’est Michel Le Goc qui m’a permis de comprendre également la liaison unique, extraordinaire, continuelle et éternelle entre la famille Dassault et Israël. (« Pour oublier la période noire de la guerre, Marcel Bloch (famille juive) et sa famille décident de changer de nom. Reprenant le pseudonyme porté par son frère, le général Paul Bloch, dans la Résistance, il devient Marcel Dassault en 1949) ».

Michel Le Goc (mort  le 29 janvier 2017, à Crans Montana, en Suisse) était grand résistant et pilote du général Leclerc en Indochine, et enseignait à l’American University de Washington les transferts de technologie. En 2005, il a raconté ses combats et ses engagements dans un livre de souvenirs dont le titre, Fraternellement, traduit à lui seul une vision profondément humaniste.

En 2022, que fait Dassault en Israël?

A. Elbit/Dassault.

Dassault Aviation est présent dans le domaine militaire et dans l’aviation d’affaires. Elbit Systems est un porte-drapeau de la High-tech israélienne avec plus de 13 000 employés et offre des systèmes embarqués Terre/Air/Mer.

Elbit est également dans l’aviation commerciale en proposant des produits de hautes technologies qui sont sources de différenciation pour ses clients.

Dassault et Elbit ont décidé de coopérer afin de développer le système le plus avancé du marché qui comporte un ensemble de pilotage tête haute associé à une caméra à très grande performance.

Il est destiné à équiper le cockpit du dernier fleuron des avions d’affaires de Dassault : Le Falcon 5X.

B. Covid-19. Dassault Systems

Les chercheurs de l’Institut israélien de recherche Migal Galilee utilisent les applications BIOVIA de Dassault Systèmes pour accélérer leurs travaux de R&D et mettre au point un potentiel vaccin contre le virus SRAS-CoV-2.

L’institut Migal utilise les applications BIOVIA depuis quatre ans en complément d’un ensemble d’outils de calcul dans le cadre de recherches multidisciplinaires consacrées à des projets de développement de vaccins contre le coronavirus.

Les applications numériques de Dassault Systèmes peuvent aider l’écosystème sanitaire à gérer la recherche et le développement clinique, la fabrication et les soins des patients.

C. Automobile

L’industrie automobile subit une véritable transformation depuis plusieurs années avec l’avènement des technologies de conduite autonome et Dassault Systèmes, dont les solutions de conception sont très présentes dans l’auto, ne peut pas ignorer cette donnée.

Dassault a  construit un partenariat stratégique avec la start-up israélienne Cognata, implantée à Ness Ziona.

Cette dernière a développé une suite logicielle dédiée à la simulation de conduite autonome qui répond à la problématique de l’entraînement de ses systèmes de conduite.

Cognata est capable de reproduire des environnements 3D de façon hautement réaliste (ville, route, trafic, comportements des usagers de la route) afin de virtualiser la majeure partie des essais. Dans le cadre de ce partenariat, la solution Cognata est proposée au sein de la plate-forme 3DExpérience de Dassault Systèmes.

Pour Dassault, ce partenariat est une première étape dont l’objectif est aussi de montrer que le groupe compte devenir un acteur majeur en matière de conduite autonome, car le véhicule est aujourd’hui devenu un système, et la conduite autonome en sera un élément clé.

Et Cognata est un partenaire intéressant car il dispose de plusieurs brevets, notamment concernant la vision par ordinateur.

D. Laurent Dassault

Laurent Dassault est le fils de Serge Dassault. Après avoir fait carrière dans le milieu bancaire, de 1977 à 1990, Laurent Dassault rejoint le groupe Dassault à travers Dassault Investissements. Il est chargé de la diversification du groupe notamment dans les domaines de la viticulture et de l’art.

Laurent Dassault a investi dans plusieurs fonds en Israël :

Qumra Capital qui s’intéresse à des start-ups déjà mûres comme Fiverr, Riskified, signals analytics, Eyeview ou eAsic,

Fortissimo Capital dont le responsable Yuval Cohen investit dans des jeunes entreprises technologiques ou industrielles,

Pitango Venture Capital, un des plus importants fonds d’investissement israélien dont les patrons Chemi Peres et Rami Kalish ont levé plus d’un milliard de dollars qu’ils investissent dans des dizaines d’entreprises comme 3DV Systems, Aeroscout, Anobit, Apostherapy, Apps Flyer, Avantis,Biocontrol, Boxee, Carambola, Carbofix, etc…

Catalyst, le fonds d’Eddy Cukierman,

JVP (Jerusalem Venture Partners), premier accélérateur de Jérusalem, qui accueille en permanence une douzaine de start-ups pour un programme de quatre mois.

Daniel Rouach

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