Cette maladie neurologique, la plus fréquente après la migraine (450 000 contre 4 millions, soit tout de même 10 fois moins) est effectivement très impressionnante. Son appellation vient du grec et signifie « attaquer par surprise », ce qui explique déjà sa survenue brutale. Son diagnostic et son traitement ont fait des progrès considérables, elle est d’ailleurs peu sévère pour les trois-quarts de ceux qui en souffrent et qui vont, vous l’avez dit, mener une vie quasi normale. Les enfants peuvent toutefois subir des conséquences psychologiques, sociales et relationnelles.
Une maladie provoquée par l’hyperactivité électrique et désorganisée d’un groupe de neurones du cerveau. Les symptômes dépendent de la zone où se produit cet « orage électrique ». La crise est partielle ou généralisée, spectaculaire mais de courte durée, moins de 2 minutes, même en l’absence de traitement. C’est leur répétition qui définit l’épilepsie.
Dans sa forme la plus spectaculaire, c’est une PC avec chute et donc risque de blessures, convulsions, bave aux lèvres, parfois des vomissements, souvent une perte d’urine. Mais il est des formes mineures avec contractions musculaires, fourmillements, regard hébété, gestes répétitifs et sans PC. Il n’y a donc pas « une » épilepsie, mais de multiples formes caractérisées par leur cause, leur localisation, l’âge de début de la maladie, leur évolution. Elle peut débuter n’importe quand dans la vie mais apparaît cependant plus fréquemment aux âges extrêmes (enfant, seniors). Chez ces derniers, elle peut être provoquée par un AVC ou une T. Mais notons qu’aucune cause n’est retrouvée dans 2/3 des cas.
Pas grand-chose pour la stopper, quelques gestes simples sont toutefois utiles : - Mettre en PLS pour éviter les risques de blessure, - Desserrer les vêtements, - Enlever les lunettes, - Rester à côté, - Et ne pas mettre son doigt dans la bouche pour empêcher le malade de se mordre la langue. Vous risquez surtout de vous faire mordre les doigts.
Je dirais qu'on peut prévenir la crise puisqu’il existe des facteurs déclenchants : manque de sommeil, fatigue, stress, effort physique intense, émotions fortes (agréable ou pas), chaleur extérieure ou épisode fébrile, bruit et musique trop forte, lumières clignotantes, consommation de certains médicaments (VC décongestionnants nasaux, tramadol, camphre, menthol, huiles essentielles terpéniques) ou de toxiques… qu’il faut donc plutôt éviter.
Certaines causes de l'épilepsie, comme les absences de l’enfant, ne reconnaissent pas toujours de cause, on parle alors d’épilepsie idiopathique. D’autres sont congénitales (génétiques ou acquises durant la grossesse (rubéole, toxoplasmose) ou liées à un accouchement difficile. D’autres enfin sont acquises : TC, AVC, T, méningite.
On affirme le diagnostic par l’interrogatoire, les signes cliniques et l’EEG qui mesure l’activité électrique du cerveau.
Dans la majorité des cas le traitement est médicamenteux : carbamazépine (Tégrétol) ou l’acide valproïque.
Tout dépend bien entendu de la cause. De nombreuses formes guérissent spontanément au bout d’un temps variable, parfois des années. Plus de la moitié des enfants guérit complètement avant l’âge adulte et la maturation de leur système nerveux. Il est alors possible de stopper le traitement médicamenteux qui a été institué.
Les blessures liées aux chutes, une pneumopathie d’inhalation lors de la crise, une morsure de la langue, les conséquences psychiques que nous avons évoquées.
Paul Valéry écrit que « L’amour est une brève épilepsie ». Le simple fait d’associer ces 2 mots me semble une façon rassurante de terminer cette rubrique, non ?
Docteur Serge Rafal
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.