Laurent Joly, historien spécialiste de l’antisémitisme sous le régime de Vichy, et directeur de recherche au CNRS était l’invité de Steve Nadjar à 14h35 dans Le Grand Journal sur Radio J. Il y a parlé de son nouveau livre, La rafle du Vel d’Hiv aux éditions Grasset, dans lequel il exploite de nouvelles archives à propos de juillet 1942.
Suite à un important travail d’archive, l’historien vient compléter avec son livre une histoire proche, connue de tous et pourtant incomplète : « Depuis 55 ans, on restait sur les même connaissances, avec des erreurs factuelles et des trous : concernant la dimension policière de l’opération ou la préparation logistique ». Il met en avant les mentalités et les individualités oubliées par l’Histoire, qui permettent pourtant de la comprendre.
Laurent Joly pointe l’importance du choix qu’ont pu avoir les membres de l’exécutifs : « Les principaux dirigeants n’ont pas utilisé leur marge de manœuvre pour une politique de moindre mal mais l’ont utilisé pour livrer le plus de juifs possibles. » Il met en avant la responsabilité fondamentale de l’Etat qui a été cachée et dont les preuves ont été détruites. Pour pallier au manque d’archive l'historien fait intervenir dans son livre le témoignage qui montre le rôle de chacun dans la rafle : « À chaque moment de la rafle c’est une vie qui se joue sur une micro décision. » En effet, le nombre d’arrestations varient selon les quartiers et les immeubles et Laurent Joly s’efforce à démonter que c’est l’entraide qui a permis la survie de beaucoup de juifs, malgré la politique antisémite du régime de Vichy.
AG
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