L’avocat général va continuer à développer ses réquisitions en mettant l’accent sur un homme Oussama Attar dont le frère est sur le banc des accusés. Le magistrat revient aux origines des attentats, conçus en zone irako-syrienne. Il évoque, en particulier, un homme : Oussama Atar. Un vétéran du djihad, haut gradé du groupe Etat islamique. Il est le commanditaire présumé des attentats du 13-Novembre. Oussama Atar n'a jamais été interpellé : il aurait été tué en Syrie en 2017, par une frappe de drone. Son frère, Yassine Attar, est en revanche l'un des accusés, dans ce procès.
En 2014, l'homme prend la tête de deux cellules d'élite de l'organisation djihadiste. Dont celle chargée d'organiser des "opérations extérieures", c'est-à-dire menées au-delà des limites du territoire contrôlé par le groupe terroriste. Des attentats.
L'implication d'Oussama Atar, poursuit Nicolas Braconnay, a été "confirmée et démontrée par de nombreuses preuves recueillies judiciairement". Elle n'est donc pas seulement établie par des éléments issus du travail des services de renseignement. Le magistrat évoque, entre autres, une ligne téléphonique turque dont le numéro a été retrouvé sur un kamikaze du Stade de France.
Il y a aussi, notamment, des déclarations de l'accusé Osama Krayem, qui a "confirmé ses liens avec le sommet de l'Etat islamique", qui a confirmé aussi qu'il était "l'émir" d'Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le chef opérationnel des commandos terroristes du 13-Novembre.
Sur une audience qui a duré plus de 7 heures , l’accusation a poursuivi les termes de l’accusation et les liens entre les accusés. Le ton calme, la voix posée, comme depuis le début de son réquisitoire, Nicolas Braconnay évoque l'accusé Yassine Atar. "Chacun aura constaté l'énergie", dit le magistrat, que l'accusé a déployée pour se détacher de la figure de son frère, une ombre qui a pesé sur certains de ses interrogatoires.
"Evidemment, il a raison, nous le comprenons", poursuit l'avocat général. Autrement dit : il n'est pas coupable d'être le frère d'Oussama Atar. Mais les faits qui lui sont reprochés "ne concernent principalement pas ses liens avec son frère", note encore Nicolas Braconnay.
Yassine Atar s'est en effet défendu avec vigueur, lors de ce procès, contestant point par point de nombreux éléments, parlant beaucoup et avec un débit très rapide.
Nicolas Braconnay évoque toujours Yassine Atar, et désormais son potentiel engagement idéologique. Un élément dont il avait été question au mois de février, lors des interrogatoires sur la radicalisation. A l'époque, des témoins avaient brossé le portrait de quelqu'un qui n'a pas vraiment le profil d'un radicalisé, note l'avocat général. Un exemple ? Il "écumait tous les bordels de Tanger", avait dit son oncle. Un Bacchus ? Non plutôt un tartuffe
Ces terroristes ricanant de la mort ne sont pas vraiment des religieux , mais ca vous le saviez déjà !
Michel Zerbib
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.