L'artiste franco-israélien, Ra'anan Levy, est décédé le 3 juin dernier à l'âge de 68 ans, a rapporté la galerie Dina Vierny, galerie parisienne qui le représentait. L’homme vivait entre Paris et Florence.
Né en 1954 à Jérusalem dans une famille juive syrienne, il a commencé ses études après avoir combattu en 1973 durant la guerre de Kippour. Il a ainsi étudié l’art à l’Accademia di Belle Arti de Rome puis de Florence, et au Santa Reparata Graphic Art Center de Florence, et l’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem. Après une résidence à l’académie royale des beaux-arts d’Amsterdam, il a obtenu une bourse de la Fondation de France en 1987 et a résidé à Paris jusqu’à 1989. Le musée Maillol, à Paris, a organisé une rétrospective de son travail en 2006 – l’exposition a ensuite été présentée au musée d’art de Tel Aviv, au musée russe à Saint-Pétersbourg et à la Janos Gat Gallery à New York.
Artiste cosmopolite, ses peintures, aux couleurs pures, visent à interroger la fugacité du temps et montre la réalité ordinaire, avec une omniprésence des objets du quotidien. L’artiste s’inscrit ainsi dans la tradition des peintres figuratifs, avec une influence moderniste. Il montre l’environnement de l’homme, et la solitude que celui-ci peut rencontrer.
« Avec sa peinture aux couleurs pures et aux pigments vifs, quelque part entre Balthus, Hammershøi, Freud et Hopper, Ra’anan Levy présente une certaine continuité avec la grande tradition des peintres figuratifs, loin des débats formalistes et conceptuels du modernisme », écrit la galerie Dina Vierny. « Ses intérieurs déserts révèlent sa solitude et son regard sur le monde qui l’entoure. Seul avec lui-même, il tente de faire de chacun de ses tableaux un espace habitable. Car espace de création et espace de vie sont très intimement liés dans son œuvre, qu’il nourrit constamment de sa vision très subjective du monde qui l’entoure. Il observe les lieux et les êtres avec une acuité extrême. En ressort une œuvre très personnel et expressif, où chaque gravure, chaque papier, chaque toile est le résultat d’une aventure obsessionnelle marquée par un tel degré d’engagement et de passion que Ra’anan Levy finit par s’incarner lui-même dans sa peinture. »
Gabriel Attal
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