Deux constats s’imposent au lendemain des résultats du premier tour des élections législatives : la moitié des Français n’est pas allée voter (par principe ou par défaitisme comme le montre le sondage Odoxa publié hier pour le Figaro), alors que la moitié des votants s’est exprimée en faveur d’un parti extrémiste dont on peut, à juste titre, redouter l’arrivée au pouvoir. L’extrême gauche est en mesure de gouverner la France et la fabrique de ses lois, au regard du score sans précédent réalisé par la « Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » regroupant : La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste.
Au coude-à-coude avec « Ensemble », composée des partis de la majorité présidentielle « Renaissance » (ex-LREM), « Horizons » et « Agir », elle constituera dans le meilleur des cas la principale force d’opposition à Emmanuel Macron, Président certes réélu en avril dernier mais dont la mise en retrait ces dernières semaines a laissé le champ libre à un Jean-Luc Mélenchon emporté dans son élan révolutionnaire, qui ne recule devant aucune outrance ni aucun mensonge.
Comme lors du second tour de l’élection présidentielle le 24 avril dernier, le scénario se répète : la République se retrouve mise en péril par la menace totalitaire. Il y a un mois et demi, la possible victoire du Rassemblement National nous avait imposé le sursaut et il nous faudra y avoir recours à nouveau dimanche prochain, à la lumière du danger que représente l’accès au pouvoir de la NUPES. Ce rassemblement hybride se nourrit des pires idéologies : communisme, wokisme, antisémitisme, islamo-gauchisme, indigènisme … pour ne citer qu'elles et ferait ressembler la France aux dictatures des pays d’Amérique du Sud, avec les résultats que nous pouvons tous imaginer. Ses affinités politiques nauséabondes sont sans équivoque. Ainsi, les candidates Danièle Obono et Danielle Simonnet, se sont fièrement affichées avec Jeremy Corbyn, militant pro-palestinien affirmé, ami du Hamas, antisioniste revendiqué et négationniste notoire et ex-patron du parti travailliste britannique exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l'antisémitisme.
Voulons-nous une France où l’amitié avec Israël et la protection de sa communauté juive seront criminalisées au nom de la prétendue lutte contre la discrimination, l'antiracisme et l'oppression intériorisée ? Évidemment que non.
C’est la raison pour laquelle l’abstention ne saurait être une option. Face à cette menace, l’indifférence serait un crime. Tout nous enjoint à faire preuve d’action individuelle au service de la responsabilité collective, en nous dressant contre la détestation de la République et de la démocratie, la haine des juifs et le clientélisme communautariste, qui sont aux antipodes des valeurs universelles inscrites dans la Déclaration des droits de l’homme et dans notre Constitution.
Les résultats de ce premier tour ne sont ni le désastre redouté ni le bonheur espéré, mais tout va se jouer dans les prochains jours. Le deuxième tour s’annonce périlleux. Si dans la majorité des cas les duels entre les finalistes ne laissent aucun doute quant au choix du bulletin à glisser dans l’urne, certaines circonscriptions verront s’affronter la NUPES et le Rassemblement National. Face au débat surréaliste qui appelle à faire barrage à tout prix à l’extrême-droite seulement, il s’agit de rappeler que le front républicain s’applique à tous les extrêmes et du fait de ce principe, ne souffre aucune compromission avec leurs idéologies. Certes, il n’y a pas d’égalité entre le Rassemblement National et la NUPES mais une équivalence qui doit nous amener chacun à reconnaître en conscience qu’on ne peut venir à la rescousse d’un parti anti-républicain au nom des valeurs de la République. Cette aberration ne fait qu’ajouter à la confusion et au désordre ambiants, et il est bien regrettable que la majorité présidentielle n’en ait pas tiré les leçons pour accorder ses violons. Ni le RN ni la NUPES : telle doit être notre ligne inflexible.
Ce deuxième tour est un moment crucial et inédit dans l’histoire de la Vème République, qui voit les partis de gouvernement cernés par l’extrême-droite et l’extrême-gauche, représentant plus de 50% des électeurs. Il nous rappelle l’urgence de revoir notre grille de lecture, encore marquée par la ligne de fracture gauche-droite : l’avenir de la République est désormais celui de l’alliance entre toutes les forces républicaines au sein d’une coalition rassemblant autour de la majorité présidentielle le parti Les Républicains bien sûr, mais aussi ce qui reste des Socialistes n’ayant pas succombé aux appels de la NUPES et à la soumission au parti de Jean-Luc Mélenchon. C’est une question de responsabilité qui incombe à chaque citoyen. Plus que jamais, il en va de notre devoir de nous mobiliser et de voter pour la République et la démocratie.
Arié Bensemhoun
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.