Nous nous souvenons-tous de la canicule de 2003 qui avait fait 15000 morts. Nous sommes à présent mieux rodés et devons mettre en œuvre rapidement des mesures efficaces, à la fois préventives et curatives, tout en évitant quelques gestes inutiles, contre-productifs et parfois dangereux.
On peut regrouper les symptômes de la canicule dans 2 tableaux cliniques voisins mais néanmoins différents, le coup de chaleur et la déshydratation. Le coup de chaleur entraîne de nombreux symptômes, qui en l’absence de traitement, vont apparaître successivement, du plus précoce au plus tardif : une sensation de bien-être quand on s’asperge d’eau, de la fatigue, des maux de tête, des nausées, la peau rougeoyante ou écarlate, chaude, sèche, un pouls rapide (tachycardie), de la fièvre (température à 39), des nausées et/ou vomissements, des propos incohérents, parfois une PC (perte de connaissance), des convulsions. Il faut bien sûr appeler le 15. Pour la désH20, les principaux symptômes sont, toujours du plus précoce au plus tardif, une diminution de la quantité d’urine émise (oligurie) qui est en outre plus foncée car concentrée, des bouffées non pas de chaleur mais de sueurs, des crampes, de la fatigue, une soif intense avec la bouche sèche, un pli cutané, des vertiges, une respiration rapide (tachypnée), une somnolence qui peut aller jusqu’à la PC. Le pronostic vital est engagé, l’appel au 15 s’impose d’urgence.
Tout faire pour ne pas en arriver là : mettre les personnes à risques au repos, au frais (volets tirés, rideaux fermés) avec des ventilos, les arroser avec un brumisateur et/ou les doucher sans les sécher ensuite, les couvrir éventuellement d’un drap humide, les forcer à boire de l’eau, même en l’absence de soif, mais aucune boisson alcoolisée ou sucrée (soda), essayer de leur conserver une alimentation nouvelle mais liquide (soupes froides pour compenser la perte de sel, fruits riches en eau (concombre, melon, pastèque), yaourts, compotes de fruits, sorbets). Et vérifier les médicaments (Ains, aspirine, paracétamol) chez les personnes âgées déshydratées car ils peuvent devenir dangereux, en particulier pour les reins.
Ne surtout pas donner ici les 2 derniers (aspirine et paracétamol) sous prétexte de faire baisser la température. Ne pas trop hydrater un simple coup de chaleur car on peut alors entraîner des symptômes d’intoxication par l’eau, ce qui n’est pas sans conséquences sur la conscience (apparition ou aggravation de symptômes neuro-psychiatriques). Et bien sûr ne jamais laisser un bébé ou un enfant dans une pièce mal ventilée ou une voiture, même pour quelques instants.
3 principalement. - Donner de l’eau trop froide, ce qui risque de déclencher des crampes d’estomac ; – Réhydrater avec du café ou du thé qui sont diurétiques, les remplacer par des tisanes ; - Prendre une douche glacée qui contracte les vaisseaux sanguins puis les dilate ensuite, aggravant ainsi la transpiration : lui préférer des douches fréquentes mais avec de l’eau tiède.
Si vous n’avez pas la clim, vous pouvez recourir à un bricolage simple et utile : placer une bouteille glacée devant le ventilateur et un drap mouillé devant la fenêtre pour refroidir et humidifier la pièce.
« Pendant la canicule, nombre de personne s’écrient : c’est effrayant, il fait 35° à l’ombre. Mais qui les oblige à rester à l’ombre ? » s’interroge avec malice Pierre Dac. Il a raison, ne restez pas à l’ombre mais chez vous à portée d’un ventilo branché et d’une bouteille d’eau tempérée, pas un Spritz.
Docteur Serge Rafal
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