Vendredi 24 juin, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a publié une déclaration disant qu'il est "profondément troublant que les autorités israéliennes n'aient pas mené d'enquête criminelle" six semaines après la mort de la journaliste d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, dans des conditions contestées lors d'une fusillade le 11 mai dernier entre les Forces de défense israéliennes et des Palestiniens à Jénine. Le HCDH a ajouté que l'agence avait mené une "enquête indépendante" de l'incident, déterminant que la balle qui avait tué Shireen Abu Akleh ne pouvait provenir que des forces israéliennes.
Dans une déclaration intitulée « Où est la balle ? », Tsahal a à nouveau exhorté l’Autorité palestinienne à remettre la fameuse balle, si elle existe, alors que l’armée et les ministres du gouvernement ont mis en doute la méthodologie et l’équité de l’enquête. Pour la mission israélienne à Genève, ces manquements soulèvent des doutes. Les responsables militaires israéliens ont déclaré qu’ils avaient identifié une arme qui aurait pu avoir tiré le coup de feu qui a tué Shireen Abu Akleh, mais que la confirmation nécessiterait une analyse balistique pour faire correspondre l’arme avec la balle. Ramallah a refusé les demandes israéliennes de mener une enquête conjointe. Sans accès à la balle, il n'est pas possible de déterminer avec certitude si la journaliste a été tuée par les forces de sécurité israéliennes ou des tirs palestiniens aveugles à l'intérieur du camp de Jénine où Tsahal recherchait des suspects dans le cadre d’une enquête sur la vague de terreur qui a frappé Israël ces derniers mois et qui a coûté la vie à 19 Israéliens. Onze des victimes ont été tuées par des habitants de Jénine.
« Il est regrettable, mais pas surprenant, que la Haut-Commissaire et son bureau n'appellent pas à une enquête sur ces attaques terroristes répétées et l'incitation continue par les Palestiniens qui ont conduit au meurtre de civils israéliens, y compris avec des armes à feu, des couteaux et même des haches. Dédouaner l'Autorité palestinienne et le Hamas de leurs responsabilités et de leurs obligations ne fera que les encourager à poursuivre la violence », a déclaré la mission israélienne.
Contrairement à ce que dit le HCDH, Tsahal a pour sa part mené et élargi une enquête sur la mort de Shireen Abou Akleh et les circonstances qui l'entourent, et a exclu la possibilité que la journaliste ait été abattue intentionnellement. Les responsables israéliens ont déclaré qu'aucune enquête criminelle n'avait été ouverte parce qu'il n'y avait aucune preuve d'activité criminelle de l’armée israélienne liée à cet incident.
Le traitement de ce tragique événement par le HCDH qui accuse Israël sans preuve, sans enquête et sans contradiction, démontre une fois encore le double standard auquel est confronté dans les instances internationales l’Etat d’Israël.
Il est temps que les chancelleries prennent la mesure de cette injustice qui ne fait que renforcer l’antisionisme, l’antisémitisme et la haine des juifs partout dans le monde. Depuis sa création, les actions d’Israël et de son armée sont décortiquées par les médias, commentées par les gouvernements étrangers, et bien fustigées par les ONG qui, sous couvert d’humanitarisme, font profession de la détestation d’Israël. Aucun pays au monde n’est sujet à autant d’attention, autant de critiques, autant de polémiques. Cette obsession de la communauté internationale contraste avec « l’intensité » du conflit israélo-palestinien, au regard de l’histoire et des bouleversements que connaît actuellement le Moyen-Orient. Alors, s’il y a des preuves que les Israéliens sont responsables de la mort de Shireen Abou Akleh, que les Palestiniens et la communauté internationales montrent ces preuves, et si c’est le cas, nous serons en tirer toutes les conclusions, mais nous sommes loin, pour l’heure, de ces faits qui ne sont certainement pas la réalité.
Arié Bensemhoun
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